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☕️ France Travail s’équipe en intelligence artificielle générative chez Mistral AI



France Travail (ex-Pôle Emploi) et la start-up Mistral AI annoncent avoir conclu un partenariat après plusieurs mois de tests d’outils d’intelligence artificielle générative.

Deux outils doivent aider conseillers et candidats, d’après l’AFP : ChatFT doit fournir de l’assistance à la rédaction, et MatchFT assister les conseillers dans leur communication avec les candidats, notamment en permettant de contacter par SMS « les candidats présélectionnés sur une offre afin de les questionner sur leur intérêt pour l’offre, et les éventuels pré-requis (accès au lieu de travail, disponibilité, intérêt et capacité à réaliser les tâches prévues) ».

Fondée en 2023 par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix et valorisée plus de 6 milliards d’euros, Mistral AI a été largement financée par de grands noms états-uniens, dont Microsoft, IBM, Salesforce, Nvidia ou les fonds Andreessen Horowitz et Lightspeed Ventures Partners. Des acteurs coréens comme Samsung siègent aussi aux côtés de ses quelques investisseurs français.

Illustration chimérique d'internautes
User/Chimera – Clarote & AI4Media – Better Images of AI

☕️ France Travail s’équipe en intelligence artificielle générative chez Mistral AI



France Travail (ex-Pôle Emploi) et la start-up Mistral AI annoncent avoir conclu un partenariat après plusieurs mois de tests d’outils d’intelligence artificielle générative.

Deux outils doivent aider conseillers et candidats, d’après l’AFP : ChatFT doit fournir de l’assistance à la rédaction, et MatchFT assister les conseillers dans leur communication avec les candidats, notamment en permettant de contacter par SMS « les candidats présélectionnés sur une offre afin de les questionner sur leur intérêt pour l’offre, et les éventuels pré-requis (accès au lieu de travail, disponibilité, intérêt et capacité à réaliser les tâches prévues) ».

Fondée en 2023 par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix et valorisée plus de 6 milliards d’euros, Mistral AI a été largement financée par de grands noms états-uniens, dont Microsoft, IBM, Salesforce, Nvidia ou les fonds Andreessen Horowitz et Lightspeed Ventures Partners. Des acteurs coréens comme Samsung siègent aussi aux côtés de ses quelques investisseurs français.

Illustration chimérique d'internautes
User/Chimera – Clarote & AI4Media – Better Images of AI

OpenAI et le département de l’Énergie états-unien travaillent à un programme de sécurité nucléaire

Sarah Connor ?
OpenAI et le département de l’Énergie états-unien travaillent à un programme de sécurité nucléaire

En plein renforcement de ses liens avec l’administration états-unienne, OpenAI a annoncé sa participation à un « programme de sécurité nucléaire ».

Open AI a conclu un accord avec les Laboratoires Nationaux du département de l’Énergie des États-Unis pour utiliser ses modèles d’intelligence artificielle (IA) dans un « programme détaillé de sécurité nucléaire ». En pratique, rapporte CNBC, 15 000 scientifiques travaillant au sein de l’une de ces institutions auront accès aux modèles o1 du constructeur.

Directeur d’Open AI, Sam Altman a expliqué lors d’un événement organisé à Washington et intitulé « Construire pour gagner : économie de l’IA », que le partenariat permettrait de se « concentrer sur la réduction des risques d’une guerre nucléaire et sur la sécurisation de matériel et d’armes nucléaires partout sur la planète ».

Domaine sensible pour modèle halluciné

Fuites de données sensibles, production de fausses informations assenées dans des formulations pleines d’aplomb, voire textes sans queues ni têtes… Le projet soulève de nombreuses questions dans la mesure où les modèles d’OpenAI ont démontré de nombreuses failles au fil des mois.

Des ordinateurs dédiés à la défense nationale, connectés à ce que certains présentent comme de nouvelles formes d’intelligence… Comme l’ironise Futurism, cela ressemble fort au scénario de Terminator. Mais au-delà des cauchemars de science-fiction, le partenariat tout juste annoncé s’inscrit dans un travail de long terme d’OpenAI pour renforcer ses liens avec le gouvernement des États-Unis.

Le 28 janvier, OpenAI rendait ainsi publique la plateforme ChatGPT Gov, un service mettant l’accent sur la cybersécurité pour faciliter l’accès des agences gouvernementales à ses produits. Une semaine plus tôt, la société faisait aussi partie des leaders du projet à 500 milliards de dollars Stargate, annoncé en grande pompe par le nouveau Président du pays… et suscitant rapidement l’ire du patron de xAI Elon Musk.

Nouvelle levée de fonds

Plus largement, l’entreprise tisse des liens avec des gouvernements répartis partout sur la planète, de l’armée israélienne à l’État japonais. Softbank et OpenAI organisaient en effet ce 3 février un événement réunissant plus de 500 sociétés japonaises représentantes de toutes sortes d’industrie. Le but, selon Nikkei : créer ensemble l’infrastructure d’IA du pays.

Softbank est très proche des intérêts d’OpenAI : il en est aussi financeur. Le 30 janvier, le Wall Street Journal rapportait le projet d’un nouveau tour de financement de 30 milliards de dollars mené par la holding japonaise. L’opération porterait la valorisation d’OpenAI, qui n’a pas prévu d’être rentable avant 2029, à 300 milliards de dollars.

OpenAI et le département de l’Énergie états-unien travaillent à un programme de sécurité nucléaire

Sarah Connor ?
OpenAI et le département de l’Énergie états-unien travaillent à un programme de sécurité nucléaire

En plein renforcement de ses liens avec l’administration états-unienne, OpenAI a annoncé sa participation à un « programme de sécurité nucléaire ».

Open AI a conclu un accord avec les Laboratoires Nationaux du département de l’Énergie des États-Unis pour utiliser ses modèles d’intelligence artificielle (IA) dans un « programme détaillé de sécurité nucléaire ». En pratique, rapporte CNBC, 15 000 scientifiques travaillant au sein de l’une de ces institutions auront accès aux modèles o1 du constructeur.

Directeur d’Open AI, Sam Altman a expliqué lors d’un événement organisé à Washington et intitulé « Construire pour gagner : économie de l’IA », que le partenariat permettrait de se « concentrer sur la réduction des risques d’une guerre nucléaire et sur la sécurisation de matériel et d’armes nucléaires partout sur la planète ».

Domaine sensible pour modèle halluciné

Fuites de données sensibles, production de fausses informations assenées dans des formulations pleines d’aplomb, voire textes sans queues ni têtes… Le projet soulève de nombreuses questions dans la mesure où les modèles d’OpenAI ont démontré de nombreuses failles au fil des mois.

Des ordinateurs dédiés à la défense nationale, connectés à ce que certains présentent comme de nouvelles formes d’intelligence… Comme l’ironise Futurism, cela ressemble fort au scénario de Terminator. Mais au-delà des cauchemars de science-fiction, le partenariat tout juste annoncé s’inscrit dans un travail de long terme d’OpenAI pour renforcer ses liens avec le gouvernement des États-Unis.

Le 28 janvier, OpenAI rendait ainsi publique la plateforme ChatGPT Gov, un service mettant l’accent sur la cybersécurité pour faciliter l’accès des agences gouvernementales à ses produits. Une semaine plus tôt, la société faisait aussi partie des leaders du projet à 500 milliards de dollars Stargate, annoncé en grande pompe par le nouveau Président du pays… et suscitant rapidement l’ire du patron de xAI Elon Musk.

Nouvelle levée de fonds

Plus largement, l’entreprise tisse des liens avec des gouvernements répartis partout sur la planète, de l’armée israélienne à l’État japonais. Softbank et OpenAI organisaient en effet ce 3 février un événement réunissant plus de 500 sociétés japonaises représentantes de toutes sortes d’industrie. Le but, selon Nikkei : créer ensemble l’infrastructure d’IA du pays.

Softbank est très proche des intérêts d’OpenAI : il en est aussi financeur. Le 30 janvier, le Wall Street Journal rapportait le projet d’un nouveau tour de financement de 30 milliards de dollars mené par la holding japonaise. L’opération porterait la valorisation d’OpenAI, qui n’a pas prévu d’être rentable avant 2029, à 300 milliards de dollars.

☕️ Trump demande à l’Ukraine une « garantie sur les terres rares » en échange d’aide


Trump demande à l’Ukraine une « garantie sur les terres rares » en échange d’aide

Donald Trump a déclaré lundi 3 février vouloir négocier un « accord » avec l’Ukraine pour que celle-ci lui fournisse une « garantie » sur l’obtention de terres rares en échange de l’aide des États-Unis.

En octobre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà proposé aux partenaires du pays de s’entendre sur une « exploitation commune des ressources stratégiques » de l’Ukraine.

Parmi elles, d’après Le Figaro, de l’uranium, du titane, du lithium et du graphite.

Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Inclusion budgetaire
Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Les acteurs de la médiation numérique se mobilisent pour tenter d’éviter la suppression de 2 000 emplois de conseillers numérique dans le cadre de la loi de Finances.

Le secteur des conseillers et conseillères numériques, qui accompagnent les Francais dans leurs démarches numériques, est inquiet. Dans le cadre des débats sur la loi de Finances, un amendement voté samedi dernier vient menacer plus de 2 000 de leurs emplois à travers le pays.

En ligne, des représentants du secteur appellent à la mobilisation alors que 15 % de la population, soit 8 millions de personnes, était en situation d’illectronisme en 2023, d’après l’Observatoire des inégalités.

Leur mobilisation ne date pas d’hier : en novembre, la Commission supérieure du numérique (CSNP) avait alerté sur la réduction des crédits dédiés à l’inclusion numérique de 62 millions d’euros à 27 millions d’euros pour 2025. Elle avait demandé leur rétablissement au niveau de 2024.

Autonomiser les Français face au numérique

Créés en 2021 par une circulaire (.pdf) relative à la mise en œuvre du volet « inclusion numérique » du plan France Relance, les conseillers numériques permettent de faire le lien entre les populations éloignées du numérique et l’administration.

Sur le terrain, leurs activités consistent aussi bien à aider dans les démarches administratives ou professionnelles qu’à accompagner vers « l’autonomie numérique », en formant qui le souhaite à la prise en main des outils informatiques, à la navigation en ligne, à la gestion des courriels ou encore aux bases de la culture numérique.

Les conseillers numériques s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux TPE/PME (.pdf), encore une fois pour de l’accompagnement administratif, mais aussi pour de la promotion des activités économiques en ligne ou pour aider les entrepreneurs à comprendre comment le numérique peut leur servir.

Les médiateurs numériques interviennent aussi dans les écoles, du primaire au lycée, pour « sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du numérique », comme en témoigne le responsable du réseau Cyber Base de la communauté de communes Lacq-Orthez auprès de l’association Intercommunalités de France. En 3 ans, la Mednum, la coopérative nationale des acteurs de la médiation numérique, indique que le secteur a accompagné 3 millions de personnes.

Outre le rétablissement des crédits, la CSNP a formulé fin novembre 22 recommandations pour l’inclusion numérique, parmi lesquelles la création d’un fonds national d’inclusion numérique mobilisant financements publics, privés et européens, ou encore d’établir une « taxe numériseur-payeur » sur les entreprises du numérique et les acteurs marchands proposant des services en ligne.

☕️ Comptes suspendus : Meta paye 25 millions de dollars de dédommagement à Donald Trump


Comptes suspendus : Meta paye 25 millions de dollars de dédommagement à Donald Trump

Meta a accepté de payer 25 millions de dollars à Donald Trump dans le cadre d’une plainte déposée par celui-ci en 2021, à la suite de la suspension de ses comptes après les insurrections du Capitole, à Washington.

D’après les informations du Wall Street Journal et de The Verge, il s’agit de l’un des points négociés en décembre, lorsque Mark Zuckerberg s’est rendu dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago.

Le succès du président tout juste ré-entré en fonction n’était pas assuré, dans la mesure où sa plainte contre Twitter (devenu X) a été rejetée par un juge, et que celle déposée contre Google a été classée.

L’accord conclu entre Donald Trump et Mark Zuckerberg semble plutôt témoigner de l’influence acquise par le premier sur les grands groupes états-uniens, quelques semaines à peine après que Meta a profondément modifié ses règles de modération.

Désinfo par IA : comment l’américain JM Dougan veut influencer les élections allemandes

Falsche Nachrichten
Désinfo par IA : comment l’américain JM Dougan veut influencer les élections allemandes

Un homme déjà identifié derrière une campagne de désinformation en amont des élections états-uniennes a été ré-identifié par Newsguard et Correctiv derrière un réseau de 102 sites générés par IA.

Ancien marine et ancien shérif états-unien installé à Moscou, John Mark Dougan s’est lancé en juillet 2024 dans la création de faux sites alimentés par IA pour relayer de la désinformation pro-russe en langue allemande. Le 6 novembre, le chancelier Olaf Scholz a annoncé l’éclatement de la coalition gouvernementale et la tenue de nouvelles élections, le 23 février prochain.

Depuis, John Mark Dougan a accéléré le mouvement, avec pas moins de 102 faux sites internet à son actif. Une copie exacte du modus operandi qu’il avait adopté à destination de son pays d’origine, selon Newsguard. En amont des élections présidentielles, l’homme avait fabriqué de toutes pièces un réseau de 171 sites en anglais où de fausses informations sur l’Ukraine et la promotion des intérêts russes avaient déjà amassés 37 millions de vues en mai 2024.

Habitué des campagnes de désinformation

L’homme derrière l’opération ? John Mark Dougan, un ancien shérif adjoint de Floride qui a fui à Moscou lorsqu’il s’est retrouvé poursuivi pour hacking et extorsion. De la même manière que ses sites anglophones imitaient de réels médias états-uniens, celui-ci a cette fois-ci créé des sites portant les noms de journaux historiques mais actuellement disparus, comme le Berliner Tageblatt ou le Hamburger Anzeiger, ou autres titres de nature à tromper les internautes.

Le contenu des sites semble généré par IA, reprenant, sans les citer, les productions d’autres médias allemands. Comme toujours dans les opérations de désinformation liées à la Russie, les récits amplifiés consistent à promouvoir des intérêts peu alignés avec ceux de l’OTAN et de l’Ukraine. En l’occurrence, le réseau de faux sites étudié par Newsguard et Correctiv promeut des propos eurosceptiques et soutient régulièrement le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland, aux positions nationalistes et anti-Union Européenne.

Les publications ciblent aussi régulièrement des partis traditionnels comme Les Verts, qui militent pour l’indépendance énergétique de l’Allemagne vis-à-vis de la Russie. Newsguard a par ailleurs identifié trois fausses informations qui semblent avoir émergé de ce réseau de sites : une selon laquelle un homme prostitué aurait fourni ses services à la ministre allemande des Affaires étrangères lors de ses visites en Afrique, une autre selon laquelle une femme aurait été agressée sexuellement par un candidat du parti écologiste allemand, et une troisième selon laquelle l’Allemagne prévoirait d’accueillir 1,9 million de travailleurs kényans.

Dans les trois cas, Newsguard relève une tactique de diffusion via les contenus d’information sponsorisés, dans des médias africains pour masquer l’origine russe de la campagne. De même, les allégations d’abus sexuels pour tenter de discréditer des personnalités publiques est une tactique déjà utilisée dans la précédente campagne à laquelle a participé Dougan.

Interrogé par Newsguard, John Mark Dougan indique n’être ni « associé », ni « payé », ni « travailler pour ou recevoir d’argent du GRU (le renseignement militaire russe, ndlr) ni d’aucune entité du gouvernement russe. » Plusieurs médias américains dont le Washington Post et CNN ont néanmoins démontré par le passé que Dougan faisait partie de l’opération d’influence russe « Storm-156 », telle que l’a nommée Microsoft. Cette dernière semblait émaner de l’Internet Research Agency, une ferme à trolls russes.

☕️ La manosphère est un terreau de l’extrémisme pour le ministère de l’Intérieur britannique


La manosphère est un terreau de l’extrémisme pour le ministère de l’Intérieur britannique

Le nationalisme hindou, la misogynie et la manosphère ont été identifiés comme terreaux propices à l’extrémisme, selon un rapport commandé par la ministre de l’Intérieur britannique après les émeutes qui ont secoué le pays à l’été 2024.

Pour lutter contre l’extrêmisme, rapporte the Guardian, le document enjoint les autorités à adopter une « approche basée sur le comportement et idéologiquement agnostique », plutôt que de concentrer ses forces sur des « idéologies préoccupantes ».

Sous le titre « misogynie extrême », le rapport indique qu’une « une sous-culture numérique appelée « manosphère » contient une quantité importante de contenus directement axés sur la misogynie, parfois liés à des tropes d’extrême droite. La « manosphère » englobe un large éventail de communautés, parmi lesquelles les militants pour les droits des hommes, des pick-up artists [« artistes de la drague », ndlr], des Men Going Their Own Way [MGTOW, « hommes qui suivent leur propre voie »] et des « célibataires involontaires » [« incels »] ».

Le rapport pointe « un chevauchement entre certains récits de la manosphère, en particulier les croyances incel, et l’idéologie d’extrême droite, notamment les récits racistes. La mondialisation et le multiculturalisme, qui sont au centre de nombreux récits de l’extrême droite, sont souvent accusés d’être des facteurs de célibat chez les « célibataires ». »

Le document souligne par ailleurs que les idéologies d’extrême-droite, « en particulier sur l’immigration et le maintien de l’ordre » (toute une partie des discours britanniques de l’été 2024 tournaient au tour d’un traitement policier supposé être à deux vitesses), « s’infiltrent » dans la culture dominante. 


C’est pour faire face à cette « mainstreamisation » de thèses violentes et assurer une « pérennité » de l’approche de l’extrémisme que le document appelle à se baser sur des « comportements et des activités préoccupantes » plutôt que sur la lutte contre des idéologies spécifiques.

Israël – Hamas : Microsoft a largement fourni l’armée israélienne en cloud et IA

empower every soldier and army on the planet
Israël – Hamas : Microsoft a largement fourni l’armée israélienne en cloud et IA

D’après des documents obtenus par + 972 Magazine et plusieurs autres médias, l’armée israélienne s’est largement appuyée sur les services de Microsoft pour gérer l’infrastructure technique qui lui a servi dans ses attaques contre Gaza.

Le 7 octobre, le Hamas fauchait la vie de 1 200 Israéliens, principalement des civils, et en prenait 240 autres en otage. Depuis, plus de 47 161 personnes ont été tuées à Gaza, dont 14 500 enfants, et plus de 111 000 ont été blessés. Ce bilan vaut à Israël d’être accusée de risque plausible de génocide par la Cour Internationale de Justice, puis de génocide par les experts de l’ONU, et de nombreuses organisations non gouvernementales.

Pour commettre ces actes, Israël s’est notamment appuyé sur une large infrastructure numérique. Parmi ses principaux fournisseurs, que ce soit en termes de services de cloud ou d’intelligence artificielle : Microsoft, d’après des documents commerciaux du ministère Israélien de la Défense et des documents de filiales israélienne du géant états-unien obtenus par le média israélo-palestinien + 972 Magazine.

Plusieurs dizaines d’unités aériennes, terriennes et navales de l’armée israélienne ont acheté des services de la plateforme cloud Azure au fil des derniers mois, unité 8200, l’unité de renseignement israélienne, comprise. En collaboration avec the Guardian, Drop Site News et le média en langue hébreu Local Call,+ 972 Magazine détaille comment Microsoft a déployé une « empreinte dans toutes les grandes infrastructures militaires » d’Israël au gré du conflit en cours. Ceci, alors que certains de ses employés protestaient : deux d’entre eux ont été licenciés fin octobre 2024 après avoir organisé une veillée pour les Palestiniens tués à Gaza.

En octobre 2024, selon ces documents, l’usage que l’armée faisait des outils d’IA fournis par Azure était sept fois plus élevé que celui réalisé le mois précédant l’attaque du Hamas. En mars 2024, il avait été multiplié par 64. D’après Drop Site News, le conflit a fait grimper Israël parmi les 500 plus gros clients de Microsoft.

Azure partout

Parmi les unités dont les documents révèlent l’usage d’Azure,+ 972 cite l’unité Ofek de l’aviation israélienne, en charge de la gestion des vastes bases de données qui permettent d’automatiser la recherche de potentielles cibles aériennes. Dans une précédente enquête, le magazine israélo-palestinien avait détaillé comment l’armée automatisait ses frappes, grâce à plusieurs systèmes nommés « Alchimiste », « Évangile » (Habsora en hébreu), « Profondeur de la sagesse » ou encore « Usine à feu ».

L’unité Matspen, en charge du développement de systèmes opérationnels et de combat, et l’Unité Sapir, qui gère l’infrastructure numérique de la Direction du renseignement militaire, font aussi partie des clients identifiés. Si les usages précis de chacun des outils utilisés ne sont pas précisés dans les documents obtenus par les quatre médias, ces derniers permettent de calculer qu’un tiers de services achetés à Microsoft étaient destinées aux systèmes isolés d’Internet et des réseaux publics. Cela « renforce la probabilité que ces outils aient servi des objectifs opérationnels – tel que le combat et le renseignement » écrit + 972 Magazine.

Auprès du média, sept sources ont affirmé que l’armée israélienne était devenue toujours plus dépendante de la société états-unienne au gré du conflit, principalement parce que ses offres de stockage et la puissance de calcul permettait d’utiliser beaucoup plus de données beaucoup plus longtemps que ce que l’armée aurait été capable de faire autrement.

Les auteurs de l’enquête relèvent par ailleurs une « augmentation spectaculaire » du stockage cloud utilisée par l’armée israélienne en avril 2024, juste avant l’offensive menée contre la ville de Rafah. « L’utilisation du stockage est un indicateur important de l’ampleur de l’utilisation de l’IA, car le stockage augmente généralement avec l’utilisation d’autres produits en nuage », précise Drop Site News.

Plusieurs des centres de données qui ont servi à enregistrer les informations de l’armée israélienne sont situés en Europe, indique encore le média.

Explosion de l’usage de GPT

Microsoft Azure permet par ailleurs d’administrer des systèmes comme celui appelé « Rolling Stone », que l’armée utilise pour gérer les registres de population et les mouvements des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.

L’armée est par ailleurs consommatrice de systèmes d’IA du géant états-unien. Parmi ces derniers : des outils de traduction, le GPT-4 d’OpenAI, un outil de speech-to-text et un autre d’analyse automatique de documents.

Si l’armée a commencé à souscrire à GPT-4, le système d’OpenAI, dès août 2023,+ 972 Magazine constate que son usage a été multiplié par 20 depuis octobre 2023, comparé à la période pré-conflit. Auprès du média, un porte-parole d’OpenAI indique la société « n’a pas de partenariat avec l’armée israélienne ».

Cela dit, Microsoft a investi 13 milliards de dollars dans la société. Les clauses d’Open AI interdisant l’usage de ses systèmes pour des activités « militaires ou guerrières » ont par ailleurs été supprimées discrètement en janvier 2024.

19 000 heures de support technique

Les équipes de Microsoft ont par ailleurs été largement sollicitées pour accompagner l’armée israélienne dans leurs travaux. Plusieurs unités ont ainsi acheté des « services étendus d’ingénierie », ce qui, selon la propre documentation de Microsoft, fait partie intégrante de son service client.

Entre octobre 2023 et juin 2024, relève encore + 972, le ministère de la Défense Israélienne a dépensé 10 millions de dollars pour financer 19 000 heures de support technique du géant états-unien. Auprès de + 972, un agent de l’unité 8200 décrit des développeurs si impliqués dans le travail des forces armées qu’il en parlait comme de « personnes qui travaillaient déjà avec l’unité », comme s’ils étaient des soldats à part entière.

Drop Site News relève de son côté que 30 millions de dollars de dépense supplémentaires étaient envisagées en 2024 pour d’autres projets de support. Il précise que le montant total du contrat du ministère israélien avec la société états-unienne « est beaucoup plus élevé », mais que « le chiffre exact n’a pas pu être déterminé » à partir des documents obtenus.

En 2021, Microsoft a échoué à signer le « Project Nimbus », un contrat de 1,2 milliard de dollars pour la refonte de l’infrastructure cloud de l’armée israélienne, finalement remporté par une alliance entre Google et Amazon. En août,+ 972 Magazine soulignait que Microsoft Azure et Amazon AWS continuaient de concourir pour obtenir les meilleurs contrats auprès de l’armée israélienne.

☕️ Google Maps va renommer le Golfe du Mexique « Golfe d’Amérique » aux États-Unis


Google Maps va renommer le Golfe du Mexique « Golfe d’Amérique » aux États-Unis

Google a déclaré s’apprêter à changer le nom du Golfe du Mexique en « Golfe d’Amérique » dans Maps dès que l’US Geographic Names System sera mise à jour. 
Le nom Denali, en Alaska, sera par ailleurs changé de nouveau en Mount McKinley – le nom attribué à la montagne de 6 190 mètres de 1896 à 2015.

La décision fait suite au décret pris par le Président Trump lors de sa semaine d’investiture de changer ces deux noms. Le gouvernement fédéral est en train d’adopter ces nouvelles appellations – le « Golfe d’Amérique » est neuf, en revanche le débat autour du Denali date d’il y a plus de 100 ans.

« Nous avons l’habitude d’appliquer les changements de noms lorsqu’ils ont été mis à jour dans des sources gouvernementales officielles », a indiqué Google sur X.

Les évolutions ne seront visibles que depuis les États-Unis. Au Mexique, le nom restera « Golfe du Mexique » et le reste du monde verra les deux noms, précise Reuters. En juin 2021, le Search Atlas créé par les scientifiques Katherine Ye et Rodrigo Ochigame illustrait la variabilité des résultats obtenus sur les moteurs de recherche en fonction de la zone géographique.

Sur X, le député texan Dan Crenshaw s’est plaint auprès de Tim Cook de constater qu’Apple Plans mentionnait encore le Golfe du Mexique. Apple ne semble pas s’être exprimé sur le sujet. Il sera temps de refaire le point une fois l’US Geographic Names System à jour.

La France compte lever 2,5 milliards pour créer une fondation pour « l’intérêt général »

L'intérêt de quel général ?
La France compte lever 2,5 milliards pour créer une fondation pour « l’intérêt général »

Au Sommet sur l’IA de début février, la France prévoit d’annoncer la création d’une fondation consacrée au développement de l’intelligence artificielle pour l’intérêt général et de lever 2,5 milliards d’euros pour la financer.

Dans le cadre du Sommet de l’IA, qui se tiendra à Paris du 6 au 11 février prochain, la France compte créer une fondation dédiée à « l’intérêt général ». Pensée dans le prolongement des objectifs de l’ONU de démocratiser l’IA, la fondation aurait pour fonction de créer des briques d’intelligence artificielle (IA) open source et des jeux de données à destination de tout État ou entreprise qui souhaiteraient s’en servir.

Bâtie sur un modèle de gouvernance public-privé, cette fondation devrait, selon Contexte, travailler aussi sur des critères et définitions communes de l’open source. De fait, de nombreux acteurs de l’industrie déclarent fournir des solutions open source, quand bien même leurs technologies ne sont pas réellement accessibles librement.

Pour financer le projet, la France cherche à lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans, dont 500 millions d’euros en 2025, selon les propos de l’envoyée spéciale du président de la République pour l’IA, Anne Bouverot, auprès de La Tribune Dimanche.

Mettre la France et l’Europe « sur la carte mondiale de l’IA »

Dans un entretien avec l’hebdomadaire, l’ingénieure a précisé : « La France dispose d’un formidable écosystème et Paris dispose de tous les atouts pour être un hub de l’innovation », où les liens entre start-ups et grands groupes peuvent se « multiplier ». Les organisateurs du sommet, explique-t-elle encore, souhaite « que la France – et l’Europe – s’impose sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle ».

L’événement sera coprésidé par Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, un choix qu’Anne Bouverot explique par la nécessité de « faire entendre » la voix « importante » des pays émergents dans la bataille de l’IA qui « ne se joue pas uniquement entre la Chine et les États-Unis ».

Six jours de rencontre sur l’IA

La période du 6 au 11 février sera émaillée d’une multiplicité d’événements organisés à Paris et en Ile de France. Deux journées scientifiques seront animées sur le plateau de Saclay les 6 et 7 février, en parallèle desquelles sont aussi organisés des événements comme l’AI France Summit du syndicat Numeum ou les débats « IA : la voie citoyenne » coorganisés par le Conseil national du numérique et le Conseil économique social et environnemental.

Le weekend des 8 et 9 février sera dédié aux enjeux culturels, et notamment aux questions de droits d’auteur. Quant au sommet diplomatique en lui-même, il aura lieu les 10 et 11 février, au Grand Palais. Les programmes précis doivent être mis à jour prochainement sur le site de l’Élysée.

Multiplication des affaires d’enlèvement liées aux cryptomonnaies

À l'œil
Multiplication des affaires d’enlèvement liées aux cryptomonnaies

Une nouvelle affaire d’enlèvement liée aux crypto-monnaies a été déjouée le 25 janvier, alors que les agressions physiques d’acteurs du secteur se multiplient.

Les affaires d’enlèvement liées au monde des cryptoactifs se multiplient. Vendredi 25 janvier, un mineur de cryptomonnaies a été libéré après plusieurs heures de séquestration motivée par la volonté d’une rançon. Deux jours plus tôt, le cofondateur de Ledger David Bellan et sa compagne étaient libérés par le GIGN au terme de 48 h d’enlèvement.

Séquestration à Troyes

Le 25 janvier, quatre hommes étaient interpellés à Sainte-Savine, dans la banlieue de Troyes, après l’enlèvement d’un homme de 30 ans. « Mineur » de cryptomonnaies, ce qui signifie qu’il tire des revenus de la validation de transactions sur des blockchains, la victime s’est vue demander 20 000 euros de rançons pour être libéré.

L’homme est parvenu à prévenir un ami, qui a alerté la police, indique Le Parisien. Vers 22 heures ce vendredi, cette dernière est entrée dans le pavillon où l’homme était séquestré. L’homme était en bonne santé, ses quatre agresseurs ont été interpellés. « Aucun parallèle ne saurait être fait en l’état avec les faits commis au préjudice de monsieur Balland », a indiqué le parquet.

Enlèvement du cofondateur de Ledger

Mardi 23 janvier, le cofondateur de la « licorne » française Ledger, qui conçoit des portefeuilles de cryptoactifs, avait été enlevé de son domicile à Méreau, dans le Cher, avec sa compagne.

Les ravisseurs ont tourné une vidéo dans laquelle ils montraient avoir sectionné un doigt de David Bellan, exigeant de son associé Eric Larchevêque une rançon de dix millions d’euros à verser en Bitcoins sur un portefeuille numérique.

Une partie de la somme a été versée dans le cadre de l’enquête, avant que les actifs concernés ne soient dans leur grande majorité « tracés, gelés et saisis », d’après la Procureure de la République.

Grâce au GPS de l’une des voitures utilisées par les assaillants, les enquêteurs des sections de recherches de Bourges et de Paris, de l’Unité cyber nationale et du GIGN ont obtenu de premières pistes sur les lieux où le couple était séquestré, rapporte Le Parisien. Après avoir retrouvé David Balland vivant mais blessé dans une maison louée proche de Châteauroux (Indre), le GIGN a localisé son épouse saine et sauve, ligotée dans une camionnette garée sur un parking d’Étampes (Essonne).

Au total, dix suspects de 20 à 40 ans ont été interpellés dans cette affaire. Une information judiciaire a été ouverte le 25 janvier, pour « enlèvement et séquestration en bande organisée », « actes de torture ou de barbarie » et « extorsion avec armes », des crimes passibles de prison à perpétuité. Selon 20 minutes, leur profil est celui d’exécutants, et non de commanditaires d’une telle opération.

Dans les mois qui ont précédé ces deux affaires, Owen Simonin, créateur de contenu lié aux crypotactifs connu sous le nom de « Hasheur » et cofondateur de Meria explique à BFM avoir été victime d’une agression : un individu armé est entré dans son domicile. De même, l’influenceur « TeufeurS », installé à Dubaï, a vu son père kidnappé le soir du Nouvel An pour l’obliger à payer une rançon.

Coupure de câble sous-marin : la Suède saisit un navire suspecté de « sabotage aggravé »

Nœud coulant
Coupure de câble sous-marin : la Suède saisit un navire suspecté de « sabotage aggravé »

Une nouvelle coupure de câble a été relevée ce 26 janvier en mer Baltique. La Suède évoque un « sabotage aggravé ».

MàJ du 27 janvier à 10h30 : ajout du communiqué de LVRTC.

Nouvelle coupure de câble sous-marin en mer Baltique : ce dimanche 26 janvier, le Premier ministre suédois a annoncé qu’au moins un câble reliant la Suède à la Lettonie avait été endommagé.

« Un navire suspecté d’avoir effectué le sabotage a été saisi sur décision du procureur », d’après le communiqué du parquet suédois. À l’AFP, ce dernier a indiqué que plusieurs autorités participaient à l’enquête, parmi lesquelles l’unité nationale des opérations de la police, les gardes-côtes et les forces armées.

Le câble endommagé appartient à LVRTC, une société lettone, et reliait précisément l’île suédoise de Gotland à la ville lettone de Ventspils. Les dommages ont eu lieu dans les eaux territoriales suédoises, à plus de 50 mètres de profondeur. 

La Lettonie a déployé un navire de guerre sur les lieux de l’avarie, qui a rapidement indiqué avoir identifié le « navire suspect », le « Michalis San ». Ce dernier était en route vers la Russie.

« Sur la base des constatations actuelles, nous présumons que le câble a été considérablement endommagé par des facteurs externes », indique LVRTC dans un communiqué. La société déclare avoir « engagé des actions de procédure pénale ».

Multiplication des coupures

La dégradation survient à la suite d’une série d’avaries d’infrastructures énergétiques et de communication déployées dans cet espace maritime, dans un contexte d’attaques hybrides répétées de la Russie contre l’OTAN.

Le 25 décembre 2024, le câble électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande et l’Estonie avaient ainsi été endommagés.

En novembre, un câble reliant la Lituanie à la Suède et un autre, Cinia Oy C-Lion1, reliant la Finlande à l’Allemagne, avaient subi des avaries. Le ministre de la Défense allemand avait qualifié l’acte de « sabotage ».

Sabotage remis en question

La thèse des sabotages reste cela dit débattue : des représentants des services de sécurités américains et européens pencheraient désormais plutôt pour l’hypothèse d’accidents maritimes, selon le Washington Post.

Leurs enquêtes n’ont pas pu établir que les navires soupçonnés d’avoir laissé traîner leurs ancres sur les fonds marins et tiré les câbles l’aient fait intentionnellement. Ils ont plutôt constaté que leurs équipages étaient « inexpérimentés travaillant à bord de navires mal entretenus » et avaient apporté des « explications claires » sur chaque accident.

Du côté finlandais, le commissaire Sami Liimatainen, chargé de l’enquête sur le pétrolier Eagle S, qui a perdu l’une de ses ancres, a répondu au média YLE : « Je ne ferai aucun commentaire à ce sujet et je laisserai les informations des journaux étrangers à leur propre valeur ». Il ajoute que « le crime fait l’objet d’un examen et d’une enquête. Rien n’a changé. »

Le ministère de l’armée suédois a mis en garde contre la menace d’une guerre hybride menée par la Russie, la Chine et l’Iran.

« La guerre hybride n’est pas une forme de guerre plus douce » a affirmé le Commandant en chef suédois, Michael Claesson. « L’objectif est de nous nuire ou de nous affaiblir, nous et notre société ainsi que l’OTAN – par le biais d’actions qui peuvent être niées et qui sont plus difficiles à déceler et à contrer », ajoute-t-il, « cela peut se faire par des actions qui sabotent et détruisent des fonctions sociétales importantes, entravent la prise de décision ou nuisent à la confiance dans les autorités et les dirigeants nationaux ».

☕️ Reconnaissance faciale, politique, religion : comment la France a affaibli l’AI Act


Reconnaissance faciale, politique, religion : comment la France a affaibli l’AI Act

Le 2 février prochain, les articles de l’AI Act concernant les risques dits « inacceptables » de l’intelligence artificielle entreront en vigueur.

En amont de sa signature, la position de la France, et notamment le rôle joué par Cédric O, ancien secrétaire d’État chargé du numérique devenu conseiller pour la start-up Mistral AI, ont été largement scrutés.

De fait, démontrent Disclose et Investigate Europe, compte rendu des négociations à l’appui, la France a déployé une opération de lobbying intensif dans les derniers moments du débat pour atténuer certains passages de la réglementation.

Fin 2022, Paris fait tout pour que « l’exclusion des questions de sécurité et de défense (…) soit maintenue » dans le règlement, c’est-à-dire que ces secteurs ne soient pas concernés par les interdictions portant sur les systèmes de reconnaissance faciale en temps réel, l’un des usages les plus intrusifs de ce type de technologie. 


D’après l’une des sources de Disclose, la France est le seul pays à avoir demandé cette exclusion totale, notamment par le biais d’un courrier signé du Secrétariat général aux affaires européennes, placé sous l’autorité de Matignon.

Dans un courrier envoyé au secrétariat du Conseil de l’Union européenne, ce dernier a par ailleurs précisé que l’Hexagone considérait « très important de préserver la possibilité de rechercher une personne sur la base de critères objectifs exprimant une croyance religieuse ou une opinion politique ».

Aux côtés d’autres pays comme la Grèce, la France a par ailleurs obtenu que prisons et zones de contrôles aux frontières soient « exclues de la définition de l’espace public », donc que les États membres puissent y déployer toutes sortes de systèmes, dont certaines à la validité scientifique contestée, comme ceux de reconnaissance émotionnelle.

Au tribunal, la streameuse Ultia épuisée par le cyberharcèlement

Double peine
Au tribunal, la streameuse Ultia épuisée par le cyberharcèlement

Le 21 janvier se tenait le procès de quatre des cyberharceleurs de la streameuse Ultia, visée par un cyberharcèlement récurrent depuis quatre ans.

Depuis 2021, alors qu’elle dénonçait les propos misogynes du streameur Inoxtag lors de l’événement caritatif Z Event, la streameuse Ultia subit sans répit un cyber-harcèlement de masse, parfois entretenu par d’autres vidéastes.


Ce 21 janvier 2025, à la 10ᵉ chambre correctionnelle, sur les douze personnes identifiées par les enquêteurs, quatre hommes sont finalement jugés.

Nazim H., 39 ans, explique ses messages à caractère sexuel par le fait qu’il considérait la vidéaste « comme une amie » – argument que la streameuse 4rtoise analyse comme issu d’une dynamique para-sociale : ça n’est pas parce qu’un ou une internaute suit régulièrement des créateurs de contenus que ces derniers les connaissent.

Nathan F, 21 ans, déclare avoir posté des menaces d’agression et de viol « sans y penser », parce qu’il a été « influencé ». Edis M., 24 ans, indique lui aussi avoir menacé de mort Ultia sous l’ « influence » du streameur PFut. Ismaël M., 23 ans et auteur de certains des messages les plus violents, conteste les accusations de harcèlement et de menaces de mort et ne s’est pas présenté au procès.

Double peine

À la barre, rapporte Le Monde, Ultia déclare : « Je suis fatiguée, j’ai déjà parlé à trois policiers, à un gendarme, à trois psychiatres, et puis il y a eu les rendez-vous avec mon avocate. Je n’en peux plus, je veux que ça s’arrête. »

Suivie par 280 000 personnes sur Twitch, la jeune femme indique avoir bloqué à la main plus de 5 000 comptes sur X.

Elle détaille aussi la double peine : en plus d’être cyberharcelée, elle s’est retrouvée longuement mise à l’écart de « Popcorn », une émission populaire sur Twitch, et indique être passée à côté d’autres opportunités professionnelles. Les marques comme ses collègues craignent de subir à leur tour des vagues de cyberharcèlement, détaille Mediapart.

Rôle des streamers

Les prévenus, eux, minimisent les faits. Nathan F. s’excuse, Edis M. déclare regretter ses propos.

Les deux citent l’influence du streameur Pfut, qui compte plus de 700 000 abonnés sur Twitch, et la responsabilité d’autres vidéastes dans le cyberharcèlement permanent.

En sortant du procès, le streamer Ponce, venu, avec son collègue Rivenzi, soutenir Ultia, écrira sur X :

« Retour du procès d’Ultia pour le harcèlement qu’elle subit depuis plus de 3 ans… et bah j’ai rarement eu autant de preuves formelles concernant la responsabilité des streamers vis à vis de leurs commus, c’est même à un point difficile à imaginer. »

« Il suffit d’une seule personne qui ouvre la mèche avec une critique un peu agressive, de la validation de certaines grosses têtes de l’internet et le harcèlement sera intense, long et sans aucune remise en question de ce qu’il se passe, ni du public ni du milieu qui s’autovalide. »

La Procureure de la République requiert des peines de sept à douze mois d’emprisonnement avec sursis et un stage de sensibilisation pour les prévenus. Les délibérés doivent être rendus le 12 février.

[Rétrospective] Comment les technobros ont rallié Trump

Qui aurait pu prédire ?
[Rétrospective] Comment les technobros ont rallié Trump

Plongée dans les articles et analyses de Next qui permettent de comprendre la place prise par l’industrie technologique et certains de ses patrons dans les premiers jours du second mandat de Donald Trump.

Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Sundar Pichai et Elon Musk à l’investiture de Donald Trump, salut fasciste réalisé par Elon Musk à la tribune… Pour comprendre le spectacle donné par les plus grands patrons de l’industrie numérique au début de ce second mandat du candidat Républicain, Next replonge dans ses travaux au long cours.

Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Sundar Pichai et Elon Musk à l’investiture de Donald Trump / Euronews

Fin 2022, alors que le monde des cryptoactifs est durement touché par l’explosion de la plateforme FTX, deux courants idéologiques deviennent mieux connus du grand public : l’altruisme efficace et le long-termisme. Populaires auprès des milliardaires de la tech, ces courants sont publiquement et/ou financièrement soutenu par Elon Musk, alors en train de racheter Twitter pour le transformer en X, Jeff Bezos, patron d’Amazon, ou encore Vitalik Butlerin, créateur d’Ethereum.

Alors qu’à la bulle des cryptoactifs succède la frénésie pour l’intelligence artificielle générative, l’ingénieure Timnit Gebru et le philosophe Emile Torres se plongent dans les racines idéologiques qui animent certains des promoteurs du secteur. Au menu : de l’altruisme efficace et du longtermisme, eux-mêmes liés au courant transhumaniste, dont l’une des figures, Nick Bostrom, a affirmé que les populations ne se valaient pas selon leur couleur de peau. Pour l’ingénieure et le philosophe, les racines de ces courants idéologiques plongent dans les idées eugénistes du début du 20e siècle.

En parallèle, dans la Défense, l’Aviation ou encore les Transports, Elon Musk tisse ses liens avec l’administration états-unienne. Alors que s’ouvre la campagne présidentielle pour l’élection de novembre 2024, le camp démocrate pâtit de la candidature d’un Joe Biden vieillissant, et, aux yeux de la tech, d’une politique trop agressive en termes de régulation, incarnée notamment par la figure de la directrice de la Federal Trade Commission, Lina Khan.

Au lendemain de la tentative d’assassinat perpétrée contre Donald Trump, lors d’un rallye tenu le 14 juillet 2024, Elon Musk et plusieurs venture capitalists se rallient ouvertement à sa candidature. Ce faisant, ils rejoignent des figures de plus longue date, dont l’investisseur et (co-)fondateur de PayPal, Palantir, et de fonds comme Valar Ventures, Peter Thiel.

Le tournant politique d’Elon Musk, autrefois soutien démocrate, est l’un des plus flamboyants et politiquement assumé, lui qui se voit promettre un poste à la tête d’un futur ministère de l’efficacité gouvernementale.

Mais à l’automne, il est rejoint par Jeff Bezos, qui empêche notamment le journal Washington Post, dont il est propriétaire, de publier son traditionnel article de soutien à l’un ou l’autre des candidats, puis décide de verser 1 million de dollars pour le financement de l’investiture de Donald Trump.

De même, Mark Zuckerberg rejoint le mouvement, jusqu’à ses spectaculaires prises de parole de début de janvier. À la surprise des usagers de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, comme celle de la plupart des employés de Meta, l’entrepreneur met fin aux services de fact-checking rendus disponibles aux États-Unis sur ses plateformes – quand bien même le rôle de la désinformation promue sur ces réseaux dans l’inflammation de violences a été démontré, y compris en amont de l’attaque du Capitole, à Washington, en janvier 2021.

Toute la Silicon Valley suit-elle la tendance impulsée par les figures que sont Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ? Non, rappelle le sociologue Olivier Alexandre sur France Inter. Parmi tous les milliardaires qu’abrite la région, une majorité a même soutenu le camp démocrate, comme nous le rappelions dans les deux articles suivants :

À l’heure actuelle, ces derniers – de même que le reste du camp démocrate – restent cependant relativement inaudibles.

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