« J’ai failli cliquer » : la nouvelle génération d’arnaques fait tomber les défenses
Ils ne font plus de fautes. Ils vous appellent par votre prénom. Et leurs SMS tombent à l’instant précis où vous attendez un colis ou un virement. Longtemps cantonnés aux marges, les fraudeurs numériques s’appliquent désormais à brouiller les lignes. Et ça marche.

La dernière en date commence presque comme un message anodin. « Bonjour, je suis passé ce matin, le colis ne rentrait pas dans la boîte aux lettres. Vous préférez un point relais ou que je repasse demain ? » Le numéro semble mobile, le ton est naturel. Et pourtant, c’est une manœuvre frauduleuse bien rodée.
Une fois la victime engagée dans l’échange, un lien lui est envoyé, qui imite à la perfection le site de Mondial Relay. Le piège, lui, reste classique : il s’agit de récolter des données personnelles, bancaires de préférence, sous prétexte de « reprogrammation » de livraison. Coût affiché : 1,99 €.
Le coût réel, lui, peut se chiffrer en milliers d’euros, voire plus si les escrocs réutilisent les informations récoltées dans une seconde vague, sous forme de faux appel bancaire.
Un scénario de plus en plus affûté
Ce qui frappe ici, ce n’est pas tant le procédé que son degré de personnalisation. Certains messages utilisent même des noms et prénoms exacts. Loin des campagnes de phishing massives des années 2010, cette nouvelle génération de fraudes s’appuie sur des données concrètes — souvent issues de courtiers d’informations, les fameux data brokers, qui agrègent à la chaîne ce que nous avons laissé traîner sur la toile.

Cette infrastructure parallèle, invisible du grand public, alimente en silence une mécanique dangereuse. Vos achats, vos formulaires, vos inscriptions — tout ce qui compose votre « vie numérique » se retrouve parfois dans les bases de ces acteurs, qui les revendent à des tiers sans que vous puissiez en suivre la trace.
Ce qu’on ne peut plus ignorer
Face à ces techniques, l’équipement classique ne suffit plus. Un antivirus ou un bloqueur d’appels ne détectera pas un SMS bien formulé. Et il ne peut rien contre l’exploitation de vos données personnelles, bien en amont du piège.
Pour répondre à cette menace en profondeur, certaines initiatives se sont structurées. C’est le cas d’Incogni, un service pensé pour agir directement auprès des courtiers de données. Une fois mandaté, Incogni se charge de réclamer la suppression de vos informations personnelles à des centaines de brokers, en s’appuyant sur le RGPD. La procédure est automatisée, documentée, et suivie dans un tableau de bord accessible.

Ce n’est pas un outil magique. Mais c’est, pour l’instant, l’un des seuls moyens concrets d’interrompre le cycle en amont. Moins vos données circulent, moins elles peuvent être utilisées à mauvais escient.
Tarifs Incogni en 2025
- 14,48 €/mois sans engagement
- 87,48 €/an en formule individuelle (soit 7,29 €/mois)
- 185,88 €/an pour la formule Famille (jusqu’à 5 personnes)
- Des options Unlimited sont également proposées à 12,99 €/mois (individuel) ou 25,49 €/mois (famille), facturées à l’année.