Le groupe chinois JD.com lorgne sur Fnac-Darty et prépare son arrivée en France
En pleine polémique autour de Shein, voici qu’un autre acteur chinois fait parler de lui. JD.com, troisième site de vente en ligne en Chine derrière Alibaba et Pinduoduo (Temu), est suspecté de vouloir croquer l’enseigne Fnac-Darty. Il a récemment lancé le rachat de l’allemand Ceconomy, un groupe qui détient 22 % du capital de Fnac-Darty.

Ceconomy s’est surtout imposé dans le secteur de l’électroménager et de l’électronique. Le groupe possède près de mille boutiques physiques MediaMarkt et Saturn en Allemagne, en Espagne et en Italie. Il est présent dans un total de onze pays, et emploie 50 000 personnes à travers le monde. JD.com a fait une offre d’achat de 2,2 milliards d’euros et a déjà récupéré 39,4 % du capital.
Si le ministère de l’économie allemand donne son accord et que la démarche est finalisée, JD.com rentrerait indirectement au capital de Fnac-Darty. Ceconomy est son deuxième actionnaire (21,95 %) avec le milliardaire Daniel Kretinsky (28,2 %). Le dossier a donc toute l’attention du gouvernement, d’autant plus pour des chaînes vendant des produits culturels ou des appareils made-in-France. Le groupe chinois n’a pas encore déposé de demande officielle d’investissement en France, une étape obligatoire si elle compte monter au capital de Fnac-Darty. L’opération doit également passer par le filtre de Bercy au titre du contrôle des investissements étrangers.
JD.com prépare son offensive et compte bien s’installer en France. Comme l’a remarqué Le Monde, le groupe a récemment posté un total de 78 annonces pour des postes variés, allant du graphiste à un juriste en passant par des gestionnaires d’entrepôt ou des directeurs de catégories de produits.

Le groupe a commencé à construire un concurrent d’Amazon appelé Joybuy en France. Comme pour Amazon, l’idée serait de vendre des produits de marques internationales dans des domaines variés, avec un abonnement pour avoir des réductions et la livraison gratuite. Une app mobile est en phase de rodage, et si aucune annonce de lancement n’a été faite, la marque s’active sur les réseaux sociaux et prépare sa logistique. Elle a déjà commencé à livrer en France via sa propre flotte de livreurs, et a loué d’importantes surfaces d’entrepôts en Île-de-France et dans la Somme. Une première tentative d’incursion dans l’Hexagone avait eu lieu en 2018, mais l’antenne française avait fermé un an plus tard.