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Hier — 19 mai 2024CinéSérie

Cannes 2024 : Jacques Audiard écrase la concurrence avec son éblouissant Emilia Perez

19 mai 2024 à 15:47

Jacques Audiard, premier favori de la compétition

Jacques Audiard est un des plus grands auteurs du cinéma contemporain pour, notamment, cette raison : il sait très bien ce qu’il fait, même en terre inconnue. Entrer en compétition au Festival de Cannes quand on y a reçu une Palme d’or encore récemment est en soi déjà une performance. Parce que si l’on ressert simplement sa recette précédemment gagnante - et qu'on n'est pas les frères Dardenne ou Ruben Östlund -, le risque d'une rétrogradation cinglante en cas de raté est élevé.

Son retour en compétition, 9 ans après l’obtention de la Palme d'or pour Dheepan, est donc un événement qu’il n’a pas pris à la légère. Son nouveau film, Emilia Perez, est en effet une éblouissante réussite et un film inédit dans sa filmographie : une comédie musicale en langue espagnole, que traversent d’autres genres et mille idées, portée par un excellent casting principal féminin sud-américain pour raconter la transition sexuelle d’un puissant chef de cartel mexicain. Sur le papier, c'est improbable. À l'écran, cet improbable se traduit par, en partie, un mélodrame au kitsch assumé. Radicale, la proposition pourra donc être jugée aussi ridicule que géniale.

Emilia Perez
Emilia Perez ©Pathé

Surqualifiée et surexploitée, Rita (Zoe Saldaña) use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel "Manitas" (Karla Sofía Gascón) à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.

Comédie musicale pour gangster trans

Difficile de définir exactement ce film, qui tire à la fois vers la telenovela de prestige, le portrait intime d’une transidentité sexuelle, la chronique politique et le film de gangsters. Mais il est certain qu'Emilia Perez est un effort de cinéma renversant, parce qu’il touche à tout ce qui fait un spectacle total. Du chant, de la danse, une intrigue romantique et de polar, et une esthétique pop et latine qui vient se marier à la noirceur naturaliste constituante du cinéma d’Audiard.

Sur ce sujet sérieux et traité au premier degré, on est donc surpris lorsque Rita, très tôt, se met à chanter et danser la plaidoirie qu'elle prépare en défense d'un assassin. Un soupçon de crainte pointe mais, sur la musique de Camille et du compositeur Clément Ducol, ces séquences musicales se révèlent vite convaincantes. Toujours sincères, et comme dans La La Land se souciant peu de la qualité vocale des chants, certains de ces morceaux sont particulièrement aboutis et très émouvants.

Une immense performance

L’actrice Karla Sofia Gascon incarne d'abord un homme terrifiant, en apparence modèle parfait d’une masculinité violente et toute-puissante, mais qui se rêve femme depuis toujours. Se faisant passer pour mort, la femme qu’il devient est épanouie, solidaire, aimante et heureuse. Devenue sa propre antithèse - Emilia œuvre pour retrouver les corps disparus des victimes du narcotrafic, l’homme et surtout le père qu’elle a été n’a cependant pas entièrement disparu.

Emilia Perez (Karla Sofia Gascon) - Emilia Perez
Emilia Perez (Karla Sofia Gascon) - Emilia Perez ©Pathé

En effet, après plusieurs années d'une nouvelle vie passée loin du Mexique, le désir de retrouver ses deux enfants est trop fort. Elle revient donc au Mexique et se fait passer pour leur tante, les installant sous son toit avec leur mère, son ex-épouse (Selena Gomez).

La double performance de Karla Sofia Gascon est solaire, fascinante, et offre des émotions précieuses. L’écriture du personnage comme son interprétation, au moins, devrait logiquement être primée. Autour d’elle, Zoe Saldana, "faux" personnage principal puisque c’est par elle que l’on découvre et explore Emilia Perez, incarne l’avocate qui accepte d'aider Emilia à faire sa transition, pour des raisons financières, puis qui devient sa meilleure amie. Dans un rôle plus secondaire, celui de l'épouse de "Manitas", Selena Gomez joue plutôt bien sa partition, sans que ses compétences de chanteuse ne soient plus sollicitées que chez les autres.

"Regarde les femmes s'élever"

Il faudra y retourner, revoir Emilia Perez et le mettre en perspective, parce qu'Audiard se réinvente sans se renier avec une idée brillante mais complexe. Cinéaste de destins masculins et de paternités réelles ou symboliques écrasantes, celui qui "regarde les hommes tomber" depuis 1994 pousse son idée au maximum et la dépasse pour la sublimer. Il raconte en effet le refus du destin violent tragique d'un homme par sa renaissance en femme, et propose dans le même temps le devenir, "l'après" de son propre cinéma.

À se demander comment Jacques Audiard pouvait innover, offrir plus que ses portraits d'hommes écrasés sans pour autant oublier ceux-là, Emilia Perez est ainsi la réponse parfaite, film d'un très très haut niveau et jusque-là le meilleur de la compétition cannoise 2024.

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À partir d’avant-hierCinéSérie

Cannes 2024 - Oh, Canada : c'est beau un homme qui meurt

18 mai 2024 à 12:50

La confession de Paul Schrader

À la conclusion de Master Gardener, Paul Schrader faisait tomber avec une forme d'optimisme le rideau sur son admirable trilogie de la rédemption. Mais un an plus tard, à 85 ans, le grand scénariste et réalisateur américain adapte le roman de Russell Banks, Oh, Canada - publié un avant la mort du célèbre auteur et auquel le film est dédicacé -, et s'y projette avec une acidité surprenante.

Oh, Canada est le récit des dernières heures d'un célèbre documentariste, alors qu'il a accepté une interview pour revenir sur sa carrière. Atteint d'un cancer en phase terminale, Leonard Fife souffre physiquement et psychologiquement, et cette souffrance - le martyre christique est toujours là - est un dénuement qui le pousse à une seule chose : dire la vérité. Sa vérité en tout cas, celle d'un vieil homme qui, en dépit de son statut de grande figure du cinéma "engagé", s'estime n'être en réalité qu'une fraude.

Oh, Canada
Oh, Canada ©Forgeons Film PSC

La mémoire bouleversée, la confusion croissante entre la fiction et la réalité de Leonard Fife, ainsi que la multiplicité des narrateurs du film structurent -  avec quelques malfaçons - une narration audacieuse et intéressante. Qui parle vraiment ? Est-ce le fils rejeté de Leonard, qui ouvre le film en voix-off, après la mort de son père ? Malcolm (Michael Imperioli), qui réalise le portrait documentaire de son mentor ? Est-ce Leonard, malgré la non-fiabilité de son discours, ou alors Emma (Uma Thurman), sa femme, qui ne dit rien mais tente de ponctuer et de réorienter les mots douloureux de son partenaire de vie et de travail ?

C'est évidemment Paul Schrader qui narre fondamentalement cette histoire de cinéma, cet essai sur la construction des images et sur l'honnêteté des cinéastes, au travers d'un homme qui a toujours fui les les réalités de son pays et de son identité américaine pour les analyser et les critiquer dans ses films.

Richard Gere et Jacob Elordi excellents

44 ans après American Gigolo, Paul Schrader retrouve Richard Gere. Celui-ci incarne Leonard Fife aujourd'hui et un peu plus tôt, encore dans la force de l'âge. Jacob Elordi l'incarne, lui, jeune. C'est un joli vertige de voir que Jacob Elordi, jeune premier irrésistible, déploie un charme qui réfère à celui de Richard Gere dans le film de 1980. Passage de témoin et hommage, Oh, Canada joue avec une alternance aléatoire de la couleur et du noir et blanc, et l'intrusion parfois du "vieux" Leonard Fife dans des séquences de sa jeunesse. Richard Gere, dans des gros plans saisissants, parvient à montrer, ce qu'il n'a pas toujours fait dans sa carrière, qu'il est un très grand acteur.

Le reste du casting brille, Uma Thurman notamment, dans sa retenue seulement barrée par quelques émotions fugaces et fulgurantes. Ce sont eux qui portent formellement les thématiques classiques de Paul Schrader, dont celle de la religion. Que ce soit Malcolm ou Emma, tous deux se font confesseurs derrière le dispositif optique d'interview créé par Leonard lui-même. On lui pose son micro et on le maquille comme on lui donnerait l'extrême onction.

Le crépuscule des monstres du Nouvel Hollywood

L'homme du XXe siècle se meurt et, s'il s'avoue vaincu, il n'a pas encore cessé sa lutte. Avec notamment Martin Scorsese, Paul Schrader a contribué à un mémorable bestiaire masculin voué à une vie violente et tragique. Plusieurs films des années récentes, dans différents genres, montrent ce crépuscule, et Paul Schrader y participe aussi. Il est ainsi honorable et touchant que le cinéaste couche ce soleil avec une forme de chronique de la lâcheté.

En effet, dans son récit, Leonard Fife se montre lâche, abandonnant l'université pour partir à Cuba et devenir écrivain. Puis en ne retrouvant pas finalement sa fiancée, après sa fausse couche, alors qu'il était en déplacement pour finaliser l'acquisition de leur maison. Lâche déjà quand il s'était fait passer pour homosexuel et inadapté au combat, afin de ne pas partir au Vietnam. Lâche toujours, aux moments répétés de séduction où il conquiert ses femmes en les convaincant qu'il est plus talentueux qu'elles, qu'il vaut mieux.

"Don't go gentle into that good night"

Trop tard pour ne plus être lâche et égoïste, Leonard décide alors d'en faire la confession définitive. Mais l'est-il vraiment ? N'est-il pas aussi un grand cinéaste, un artiste brillant et engagé ? En filigrane, Paul Schrader ouvre une vue sur la fameuse "séparation entre l'homme et l'artiste". Alors que sa femme voudrait préserver sa mémoire et son héritage artistique, autant pour elle que pour le monde, alors que le réalisateur du portrait ne pense qu'à sa production sensationnaliste, Leonard refuse de ne pas apparaître comme le lâche qu'il a été dans sa vie personnelle.

Jamais honnête envers personne ni envers lui-même, il sait que son oeuvre lui survivra, quoi qu'il puisse advenir, alors autant se confesser et rager jusqu'au dernier souffle d'avoir été ce lâche. Le temps de la rédemption est révolu.

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Cannes 2024 : Yorgos Lanthimos torture Emma Stone dans une comédie ultra-grinçante

18 mai 2024 à 13:28

Le choc Yorgos Lanthimos

À peine le temps d'encaisser Pauvres créatures, couronné notamment du Lion d'or à la Mostra de Venise 2023 et de quatre Oscars dont celui de la Meilleure actrice pour Emma Stone, que voici Yorgos Lanthimos de retour au Festival de Cannes 2024 avec Kinds of Kindness, porté notamment par son actrice fétiche Emma Stone.

Tapis rouge de Kinds of Kindness au Festival de Cannes 2024
Tapis rouge de Kinds of Kindness au Festival de Cannes 2024 © Isabelle Vautier pour CINESERIE.COM

Yorgos Lanthimos est un cinéaste de l'inadéquation et de la souffrance, et de leurs limites. Si dans Pauvres créatures, il repoussait sur ces thèmes ses limites formelles et visuelles en exploitant plusieurs genres de cinéma avec une direction artistique très ambitieuse, il prend le contrepied de cet élan dans Kinds of Kindness, en offrant trois histoires distinctes dans une grande tragi-comédie grinçante, cruelle et essentiellement réaliste, trois segments de cinéma noir dont la ligne générale comique dévie progressivement vers le tragique.

Trois films en un

Le film, dont le titre pourrait être traduit par Traité sur différentes bienveillances, est une comédie humaine contemporaine, déroulée à trois endroits des États-Unis. Le casting reste le même pour les trois histoires, mais les personnages ne sont jamais les mêmes. Willem Dafoe, Jesse Plemons, Margaret Qualley, Emma Stone et Hong Chau forment le casting principal des trois histoires.

Kinds of Kindness
Kinds of Kindness ©Searchlight Pictures

Dans la première, un architecte, incarné par Jesse Plemons, victime d'une monumentale emprise d'un pervers narcissique manipulateur (Willem Dafoe) finit par commettre l'irréparable pour retrouver les bonnes grâces de son prédateur. Dans la seconde, un policier, toujours Jesse Plemons, retrouve sa femme (Emma Stone) après que celle-ci, océanographe, a survécu au naufrage meurtrier de son bateau. Seulement, il est convaincu que ce n'est pas sa femme, mais une autre. Dans cette histoire, le fantastique joue un rôle. Dans la troisième et dernière histoire, une femme (Emma Stone) , membre d'une étrange secte, cherche sur ordre de celle-ci la femme qui a le pouvoir de ressusciter les morts, et qu'elle a vue en rêve. Ici, le fantastique prend de l'importance.

Le duo Yorgos Lanthimos - Emma Stone sans limites

Kinds of Kindness est d'abord très drôle, malin et parfaitement abouti dans ses situations comiques, avant que le rire ne passe par le pur humour noir, puis finir sur une autre couleur indéfinissable. Dans des intérieurs soignés, des bureaux et des maisons on ne peut plus réalistes, c'est à un délice de direction d'acteurs, d'écriture et de performances de brillants comédiens qu'on assiste, avec un montage sec et une photographie froide.

Dans ce film, Yorgos Lanthimos semble cligner de l'oeil vers son confrère Ruben Östlund, avec sa description acerbe d'une société humaine où les individus se laissent aller, de gré ou de force, à leurs pires penchants. Comme son confrère suédois, le réalisateur grec aime repousser les limites et exploser la morale commune. Mais il le fait ici dans une mesure qui devient troublante.

Kinds of kindness
Kinds of Kindness ©Searchlight Pictures

Dans Kinds of Kindness, Emma Stone livre une triple performance remarquable. L'actrice américaine fait partie des meilleures de sa génération et a trouvé chez Yorgos Lanthimos le cinéma qui en fera peut-être la meilleure. Leur collaboration est une réussite éclatante depuis La Favorite, et celle-ci prend une intensité nouvelle dans ce nouveau film.

Les trois personnages qu'elle incarne ont tous un antagonisme très fort, et le payent. Dans cette comédie, il est à noter que ce qui arrive à l'actrice n'appartient pas au registre comique du film. Ce sont plutôt Jesse Plemons et Willem Dafoe qui tiennent cette ligne, quand Emma Stone et Margaret Qualley celle de la tragédie qui va finir par submerger Kinds of Kindness. Et dans des proportions qui peuvent interroger. En effet, humiliées, dénudées, blessées, auto-assassinées, on peut voir Emma Stone et Margaret dans la sextape d'un plan à quatre, puis l'une se prélevant elle-même un organe, et encore l'autre plongeant tête la première dans une piscine vide. Sans s'y complaire graphiquement, il y a une perversité évidente et monumentale dans Kinds of Kindness, qui en fait un film très réussi.

Une roue libre dentée

Quelques motifs reviennent. Les pieds notamment. Le couple aussi. Kinds of Kindness est composé de trois histoires distinctes, mais une cohérence et une idée commencent à se révéler, sans se donner entièrement. On peut notamment, sur cette idée, observer que le casting masculin et féminin évolue en sens contraire.

D'abord Jesse Plemons et Willem Dafoe occupent le devant de la scène, puis la seconde histoire égalise, avant que la dernière n'ait quasiment plus de vues que celles d'Emma Stone, Margaret Qualley et Hong Chung. Et à cette évolution correspond la mue du comique et du violent en tragique et en morbide.

C'est brillant et c'est meilleur même que Pauvres créatures parce que plus fin, plus sincère, plus agressif, plus noir. Excellente comédie d'une terrible noirceur qui va enivrer autant que révolter, Kinds of Kindness fait partie des meilleurs films de Yorgos Lanthimos et a toutes ses chances dans le concours aux plus belles récompenses de la compétition cannoise. Si cependant, en roue libre, son appréciation du grand minimum de la bienséance ne lui barre pas la route.

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Megalopolis : on a vu le film le plus WTF (et le plus beau ?) de Cannes 2024

16 mai 2024 à 20:41

Le retour exceptionnel de Francis Ford Coppola

Présenté en compétition au Festival de Cannes 2024, Megalopolis de Francis Ford Coppola en est l'oeuvre la plus attendue. Un véritable événement : 13 ans après Twixt, le légendaire cinéaste revient là où il a remporté deux Palme d'or, en 1974 pour Conversation secrète et 1979 pour Apocalypse Now. Et son nouveau film, tourné pour 120 millions de dollars que Francis Ford Coppola a sortis de sa propre poche, grande fable humaniste de science-fiction et tragi-comédie familiale, est une proposition aussi fantastique qu'inclassable.

Megalopolis
Megalopolis ©Le Pacte

À New Rome, métropole new-yorkaise rêvée, Cesar Catilina (Adam Driver) a conçu une matière impérissable en tentant de sauver de la mort son épouse. Urbaniste star, génie de la création, il incarne l'idée d'un dieu dont on attend la création qui sauvera la civilisation d'elle-même. Mais Frank Cicero (Giancarlo Esposito), maire de New Rome aux idées traditionnelles et initiatives clientélistes, ne souhaite pas cette renaissance. Pas plus que Clodio (Shia LaBeouf), le cousin jaloux de Cesar, fêtard invétéré aux idées de grandeur et complètement irresponsable.

Autour d'eux, entre autres, une mère qui n'aime pas son fils (Talia Shire), une présentatrice intrigante, Wow Platinium (Aubrey Plaza) vénale et usant de son irrésistible charme sexuel. La fille du maire, avant tout peut-être, Julia (Nathalie Emmanuel), engagée dans une belle histoire d'amour avec Cesar. Aussi, l'oncle multi-milliardaire (Jon Voight) de Cesar et grand-père de Clodio, et son ami incarné par Dustin Hoffman, anciennes figures de New Rome.

Megalopolis, du jamais vu

Il ne faut pas s'en cacher. À l'issue des projections presse et de la projection officielle, les huées ont concurrencé les applaudissements. Il y a eu des rires moqueurs, des satisfactions sonores, quelque chose s'est passé. D'abord, parce que la générosité de Francis Ford Coppola est renversante. Tragédie familiale new-yorkaise qui lorgne vers Le Parrain, essai de science-fiction à la définition visuelle inédite - Megalopolis a été tourné avec la technologie de Prysm Stage -, comédie portée par Shia Labeouf et un Jon Voight à la performance absurde, romance émouvante avec Nathalie Emmanuel, récit mythologique sur le destin de l'humanité avec ses références constantes à l'empire romain...

Megalopolis
Megalopolis ©Le Pacte

Citations philosophiques, narration en voix-off par Laurence Fishburne - révélé dans Apocalypse Now - traité politique et soap opera avec son affaire de sex tape... Submergé par ses intentions et ses moyens, impossible à digérer immédiatement, Megalopolis tord quand il ne les contourne pas les références communes du récit cinématographique contemporain. C'est simple, Megalopolis pourrait être un premier long-métrage, dans sa fraîcheur et son excès formidable de générosité, dans sa passion appuyée pour l'image et pour la sensation cinématographique.

À 85 ans, Francis Ford Coppola tire peut-être sa révérence avec un blockbuster art et essai, osant des images que n'importe quel producteur aurait préalablement rayées, de peur que leur esthétique unique soit caractérisée comme une aberration. Fusion de plans de valeurs différentes, cadres larges de destruction et cadres serrés sur des visages outrageusement maquillés, CGI appliqués aussi bien pour des décors phénoménaux que pour métamorphoser intimement les corps...

Une expérience précieuse

Sans oublier, signe encore du caractère expérimental de Megalopolis, que durant la projection quelqu'un est monté sur scène pour poser une question au personnage d'Adam Driver, cadré en réduction comme une fenêtre Zoom et qui répond à cette question. Oui, il y a du grand n'importe quoi. Mais cette générosité, cette liberté, qui font passer le spectateur par tous les jugements et sensations, finit par toucher pleinement au coeur. Voici du cinéma, du grand cinéma, dans sa folie, son refus des limites et des conventions, ses idées esthétiques et sa réflexion méta sur le temps qui passe.

La nuit va passer et demain Megalopolis sera sans doute plus saisissable, plus lisible, et peut-être sera-t-il décevant. On ne sait pas. Et parce qu'elle pousse le spectateur à tout renverser, tout réévaluer, tout réinventer, le monde comme soi-même, cette incertitude est tellement, tellement précieuse.

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Furiosa : Anya Taylor-Joy en maîtresse de cérémonie d'un spin-off explosif mais décevant

16 mai 2024 à 12:08

Furiosa est de retour à Cannes

On ne va, d'abord, pas bouder son plaisir. Neuf ans après le monument Mad Max : Fury Road, George Miller revient en force au Festival de Cannes 2024. Avec Furiosa, il offre un spectacle ultra-explosif et visuellement magnifique, poussant tous les curseurs d'une action qui lui est propre et inimitable : l'exercice de la course-poursuite avec des machines infernales dans un monde brûlé où la sauvagerie est la règle. Et en tant que film d'action de ce calibre de production, on n'avait pas vu mieux depuis... Mad Max : Fury Road.

Furiosa
Furiosa ©Warner Bros.

Avec Anya Taylor-Joy fidèle au personnage incarné plus âgé par Charlize Theron - taiseuse et charismatique -, violente par la nécessité impérieuse de venger la mort de sa mère et la perte de son enfance, cette version enfant puis adolescente de Furiosa convainc très largement. D'autant plus belle et captivante qu'elle devient écorchée, salie, martyrisée et amputée, Anya Taylor-Joy incarne l'ange suprême de la vengeance, entièrement dédiée à retrouver et tuer le responsable de ses malheurs Dementus, seigneur de guerre en lutte contre l'autre seigneur de guerre du Wasteland, Immortan Joe (Lachy Hulme).

L'actrice fait de Furiosa un excellent film de vengeance, et enrichit la dimension mythologique du personnage qu'avait fait naître Charlize Theron. Racontant le multiple retour, au sens figuré, d'entre les morts de son personnage principal, Furiosa s'inscrit ainsi avec réussite dans le registre rare des grands drames aussi épiques qu'antiques.

Quelques calages dans un film d'action magistral

Ça fonce dans Furiosa, ça explose et ça s'entretue dans un mouvement d'accélération plutôt joyeux, à l'image des fascinants engins bricolés par George Miller et ses brillants designers, lancés à pleine vitesse dans le Wasteland. Mais cette accélération, cette adrénaline qui monte, n'est pas linéaire et est entrecoupée d'instants où les moteurs calent. Pendant ces quelques moments de pause dans la furie, Furiosa se montre bavard, trop sans doute, sur-explicitant les enjeux pourtant simples de son intrigue. Dans ces situations, Chris Hemsworth montre qu'il est doué pour le jeu dialogué et la comédie, faisant le portrait d'un Dementus haut en couleurs, mais bien trop fin et sarcastique pour vraiment inspirer la terreur brutale et tyrannique des antagonistes de la saga Mad Max.

Dementus (Chris Hemsworth) - Furiosa
Dementus (Chris Hemsworth) - Furiosa ©Warner Bros.

On pourra aussi ajouter que la fibre romanesque appuyée de Furiosa évoque celle de Trois mille ans à t'attendre, que cette fibre est bien exploitée mais détone finalement trop dans l'univers Mad Max. Et que la création, à cette fin romanesque, du personnage de Praetorian Jack (Tom Burke) est louable mais malheureusement celui-ci est sous-exploité.

Cette envie d'humaniser très généreusement ces personnages n'est pas la meilleure idée de Furiosa, dans la mesure où les films Mad Max racontent une déshumanisation. En revanche, l'élargissement de son exploration du Wasteland, avec ses trois cités, La Citadelle, Gas Town et Le Moulin à balles - trois sources stratégiques d'échanges : l'eau, l'essence, et les munitions -, offre un voyage inédit et l'occasion d'un world building dont la variété ravit.

Un film qui oublie de ne penser qu'à lui

À ces endroits et sur les axes sableux qui y conduisent se déroulent des séquences d'action remarquables. Elles sont inventives et produites avec excellence, proposant des effets visuels et un design sonore magistraux. Si ces séquences n'atteignent pas les sommets de Mad Max : Fury Road, elles s'en approchent au plus près.

C'est dans cette relation constante à Fury Road, inévitable puisque Furiosa en est son préquel, que les défauts de ce nouveau film Mad Max sautent aux yeux. Alors que Fury Road était parfaitement autonome, au point d'en faire oublier quasiment le personnage principal historique de la saga Max Rockatansky, Furiosa se raccroche trop à son passé et à ses autres futurs - on y aperçoit même un très court instant le fameux Max. En effet, l'inédit de ce film est la suggestion qu'il y a plus à faire. Plus à imaginer et plus encore à se projeter vers d'autres histoires - d'où son effort de variété très sensible de world building. Une projection que ne faisait pas Fury Road, ce pourquoi il n'existait qu'en lui-même et pour lui-même et atteignait par là une perfection de cinéma.

Furiosa (Anya Taylor-Joy) - Furiosa
Furiosa (Anya Taylor-Joy) - Furiosa ©Warner Bros.

Furiosa, banal spin-off ?

Paradoxalement, alors que l'exploitation de franchises n'a plus tellement la cote à Hollywood, Furiosa paraît ouvrir la voie à d'autres productions. Et, à mesure qu'il se déroule, apparaît presque comme une production-test de transition. Une production certes très aboutie, mais sans l'autonomie et la radicalité d'intention des précédents films Mad Max. Une saga d'un cinéma de pure contre-culture, unique, que Furiosa ferait ainsi paradoxalement rentrer dans le rang.

Sans mettre à un même niveau leurs qualités respectives, il y a dans le titre Furiosa : A Mad Max Saga un air de celui de Rogue One ou de Han Solo : A Star Wars Story. Comme si, après Mad Max : Fury Road que l'histoire consacre déjà comme central dans la saga - et son meilleur opus-, Furiosa se contentait lui d'assumer un statut de spin-off presque conventionnel. On pourra ainsi toujours continuer à voir uniquement Fury Road pour une expérience Mad Max totale, ce qu'on ne pourra malheureusement pas faire avec Furiosa.

Furiosa de George Miller, en salles le 22 mai 2024,  présenté hors compétition au Festival de Cannes 2024. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

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Cannes 2024 : on a vu un thriller d'espionnage passionnant (et terrifiant)

15 mai 2024 à 20:04

Les Fantômes, thriller saisissant et terrible histoire vraie

Après la cérémonie d'ouverture animée par Camille Cottin, durant laquelle l'actrice Meryl Streep a été honorée d'une Palme d'or d'honneur et qui s'est conclue avec la projection de la comédie Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux, le 77e Festival de Cannes a ouvert le 15 mai sa section Semaine de la Critique par le thriller d'espionnage Les Fantômes.

Son réalisateur est Jonathan Millet, qui s'est auparavant fait remarquer avec plusieurs documentaires dont Ceuta, douce prison et de nombreux courts-métrages. Les Fantômes est son premier long-métrage de fiction. Celui-ci s'inspire de faits réels, et d'une barbarie qui a déjà été documentée mais dont l'appartenance à un passé immédiat et sous silence fait que sa reconnaissance est encore entourée d'une forme de "brouillard de guerre".

Les Fantômes nous emporte, très peu de temps après la fin de la récente guerre civile syrienne, dans la traque d'un criminel de guerre syrien, tortionnaire à la terrible prison de Saidnaya. Dans cette prison, souvent décrite comme un "camp d'extermination", des milliers d'opposants au régime de Bachar Al-Assad ont perdu la vie, sous la torture ou exécutés, à la chaîne, par pendaison. Selon Amnesty International, environ 30 000 détenus y seraient morts entre 2011 et 2018.

Un thriller paranoïaque et inquiétant

Sur cette terrible réalité, que Jonathan Millet laisse totalement hors champ et ne suggère jamais autrement que par les mots, rares, des personnages, Les Fantômes propose un thriller d'espionnage anti-spectaculaire mais parfaitement haletant sur un homme, Hamid, endeuillé, torturé à Saidnaya, et qui traque à travers l'Europe son bourreau, dans la clandestinité. Parce qu'Hamid n'a jamais vu celui-ci, nommé Harfaz, ayant systématiquement eu lors des séances d'interrogatoire et de torture les yeux bandés ou la tête couverte, c'est par les autres sens qu'il lui faut remonter la piste. Les odeurs, et l'ouïe particulièrement, avec Hamid qui écoute au casque des témoignages et des récits d'autres détenus.

Avec une grande économie de moyens - comme ses personnages -, le film Les Fantômes parvient à créer une terrible tension extérieure, impalpable et invisible, mais bien là. On comprend qu'Hamid, sous une fausse identité, et ses compagnons de traque, sont eux-mêmes menacés par le pouvoir syrien. Sans avoir connaissance visuelle de sa "cible", Hamid doit donc s'en approcher avec prudence, paranoïa et incertitude aussi. Entre Munich, Strasbourg, Paris, est-il sur la bonne piste ?

Une nouvelle grande performance d'Adam Bessa...

Adam Bessa est une star. Si le grand public ne le connaît pas encore, ou seulement comme second rôle dans les films Tyler Rake, le futur où il sera reconnu comme un acteur majeur du cinéma mondial est très proche. Il a en effet, à l'écran comme en dehors, cette aura inexplicable, ce mystère qu'a aussi Léa Seydoux, cette présence pleine qui en même temps suggère comme une absence, une fuite, par tout ce que cette présence propose d'ailleurs. Bref, ce n'est pas clair, les mots manquent, c'est indicible, et c'est ce pourquoi il est une star de cinéma.

Entièrement structuré autour de son point de vue, la caméra de Jonathan Millet filme Adam Bessa à toutes les distances, avec tous les angles et le plan presque "signature" de l'acteur, plan moyen du haut du corps de profil, visage partagé entre ombre et lumière, le regard évadé. Ce qui, entre autres, lie les films dont il est le premier rôle, est bien cet amour que tous les cadres et lumières semblent lui porter.  Comme il le faisait déjà pour son personnage dans Harka, Adam Bessa ne fait pas beaucoup parler Hamid. Tout est intérieur, en tensions et mouvements de regard et mâchoire, tout est dans sa démarche, celle d'un "fantôme", évanescent et abîmé, insaisissable parce que chétif et glissant.

Les Fantômes, dont l'économie de mots et l'effet d'errance donné au parcours d'Hamid provoque parfois quelques temps morts, culmine dans une longue scène, exceptionnelle, une confrontation mémorable entre Hamid et Harfaz. Alors qu'Hamid, contre l'avis des autres membres de sa cellulle, rapproche au plus près sa filature et suit Harfaz dans une cafétéria. Ce dernier, reconnaissant un compatriote syrien et sans se douter qu'Hamid le traque, l'invite alors à sa table. Chacun cachant son secret, le bourreau et la victime font alors "connaissance".

... et de Tawfeek Barhom

Pour faire face à Hamid/Adam Bessa, il fallait un autre acteur de haut niveau. Et, remarqué dans La Conspiration du Caire, l'acteur palestinien Tawfeek Barhom livre dans son rôle d'Harfaz une performance aussi courte - il est le personnage traqué et longtemps lointaine silhouette du film - que phénoménale en infusant une terreur sourde.

Harfaz (Tawfeek Barhom) - Les Fantômes
Harfaz (Tawfeek Barhom) - Les Fantômes ©Memento Distribution

On pèse nos mots quand on écrit que cette confrontation entretient, bien que dans un tout autre genre, une tension et une puissance cinématographique comparable à celle de Heat. En effet, dans ce genre de séquences dialoguées, la mise en scène n'a souvent que peu de marge de manoeuvre, avec un champ / contre-champ inévitable, c'est donc essentiellement aux acteurs de faire le travail. Face-à-face, les deux jeunes acteurs parviennent, avec et malgré des mots inauthentiques, à traduire avec une puissance aussi terrifiante que l'est le sujet, l'immense tension de la situation présente et l'horreur infini de leur passé partagé.

À ces points passionnants du drame particulier qui se joue à l'écran se couplent des interrogations plus universelles, qui traversent tout Les Fantômes. Qui est-on lorsqu'on en est clandestinité ? Comment fait-on justice quand aucune institution ne s'en charge, quand cette justice serait "illégalement" rendue ? Comment faire pour ne pas devenir soi-même un bourreau ?

Un thriller réaliste sublimé

Dans ses intentions, Les Fantômes peut aussi bien rappeler Le Bureau des légendes que Munich et Conversation secrète. Mais aussi évoquer Mossoul et Harka, parce qu'Adam Bessa s'y approprie et porte à nouveau une histoire tue et ignorée du monde arabe, rendant une existence à des individus, et à leurs luttes, qui sont invisibles, qui sont des "fantômes".

Jonathan Millet raconte dans un thriller d'espionnage, avec un réalisme et une véracité quasi documentaires, une histoire vraie de ces fantômes. Avec ce personnage et sa trajectoire confiés par le réalisateur, Adam Bessa apporte lui à ce récit une puissance cinématographique formidable, supérieure, et le sublime en mêlant dans une même performance de grandes sensations de cinéma et une invitation politique, une adresse profondément et concrètement humaine à regarder en face une immense tragédie récente.

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Nouveau sur Netflix : ce très grand film sulfureux va passionner les abonnés

14 mai 2024 à 16:25

Mektoub, My Love: Canto Uno va enflammer Netflix

Chef-d'oeuvre ou drame anecdotique aux frontières de la pornographie ? Les abonnés Netflix vont pouvoir se faire leur avis sur Mektoub, My Love Canto Uno, le sixième et sulfureux film d'Abdellatif Kechiche qui vient d'être ajouté sur Netflix. Sorti en 2018 après sa sélection officielle à la Mostra de Venise 2017, Mektoub, My Love Canto : Uno est un film unique en son genre, une chronique familiale et sentimentale située au milieu des années 90 et vécue du point de vue d'Amin, un jeune homme qui cherche sa place dans le monde.

Ayant arrêté ses études de médecine à Paris, où Amin (Shaïn Boumedine) se rêve scénariste, il revient à Sète où il a passé sa jeunesse. Il y retrouve notamment son séduisant cousin Tony (Salim Kechiouche) et sa meilleure amie Ophélie (Ophélie Bau). Ils vont, le temps d'un été, faire des rencontres et s'amuser, et Amin va progressivement s'éveiller à certaines sensations...

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Un film brûlant et clivant

Mektoub, My Love : Canto Uno a largement divisé la critique, entre ceux qui ont vu un chef-d'oeuvre de drame naturaliste et ceux qui ont dénoncé une fraude voyeuriste. Dès le tout début de son film, Abdellatif Kechiche ne tergiverse pas et donne le cadre de son récit avec une longue et torride séquence érotique qu'Amin, dissimulé derrière une fenêtre, regarde sans être vu. Mektoub, My Love : Canto Uno se donne alors comme un film sur le regard. Où porter son regard, où vont les yeux brillants de désir de ces jeunes gens ?

Mektoub, My Love Canto : Uno
Mektoub, My Love Canto : Uno ©Pathé

Photographe, Amin est captivé par les lumières et les couleurs de la côte méditerranéenne dont il tire des images. Avec le regard d'abord réservé et prudent qu'Amin porte sur le monde, Abdellatif Kechiche suggère alors comment, par le biais du regard - et donc du cinéma - les sensations les plus charnelles naissent. À partir de là, la caméra portée à l'épaule s'oriente vers les corps d'une jeunesse ordinaire, libérée à différents degrés au sujet du désir qui les anime.

Mektoub, My Love : Canto Uno propose tout du long de ses 2h53 de durée une tension sexuelle aussi crue et forte qu'elle est banale et ordinaire. Mais en réalité, il n'y a qu'une seule représentation explicite de l'acte sexuel, celle de l'introduction. À partir de cette vision, que le spectateur partage avec Amin, on peut comprendre que Mektoub, My Love: Canto Uno raconte alors le cheminement personnel et intime du personnage vers cette forme d'aboutissement du désir.

Absolument captivant dans sa mise en scène et dans les sensations qu'il fait naître, offrant même un authentique vêlage en temps réelMektoub, My Love: Canto Uno est ainsi une addition prestigieuse au catalogue Netflix, à (re)découvrir sans hésiter.

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À J-2 de sa présentation à Cannes, Megalopolis éblouit dans des nouvelles images

14 mai 2024 à 15:02

Nouvelles images spectaculaires de Megalopolis

Après un premier teaser fascinant, un extrait d'une seule séquence quasi muette, Megalopolis se montre beaucoup plus dans une nouvelle bande-annonce (vidéo en tête d'article), à quelques dizaines d'heures de sa projection en compétition officielle au 77e Festival de Cannes.

Le synopsis du nouveau film de Francis Ford Coppola est maintenant bien connu, et ces nouvelles images détaillent enfin son intrigue. L'architecte Cesar Catalina, doté du pouvoir d'agir sur le temps, fait face au maire Frank Cicero. Deux visions d'une cité futuriste à rebâtir, et plus largement rebâtir la Cité, soit la société des humains dans son ensemble. Les références et les inspirations de la chute de l'Empire romain ne font en aucun cas mystère, et au sens propre comme au figuré Megalopolis en utilise le faste et la démesure pour son spectacle.

Megalopolis
Megalopolis ©Le Pacte

En effet, si après la frugalité du premier teaser on pouvait encore s'inquiéter de savoir quelle échelle serait celle de Megalopolis, cette bande-annonce rassure sur sa dimension épique.

Adam Driver impérial ?

Adam Driver, qui entretient une relation élastique à son statut potentiel et légitime de meilleur acteur de sa génération, pourrait trouver dans le rôle principal de Megalopolis de quoi l'imposer pour de bon. On découvre par ailleurs dans ces nouvelles images une partie du beau casting qui l'entoure, notamment Giancarlo Esposito dans le rôle de Frank Cicero, sa fille Julia incarnée par Nathalie Emmanuel, Shia Labeouf dans le rôle de Claudio Pulcher ou encore Aubrey Plaza qui incarne un personnage nommé Wow Platinium.

Avec aussi Talia Shire au casting, soeur de Francis Ford Coppola, des prestigieux vétérans comme Jon Voight et Dustin Hoffman, le réalisateur semble avoir réalisé un voyage exceptionnel de cinéma. Réponse dans quelques jours à Cannes, avant sa sa sortie nationale le 25 septembre 2024.

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"Plus de vapeur !" : comment Tony Scott a mis la pression pour le générique culte de Top Gun

14 mai 2024 à 11:45

Le film d'action culte des années 80

En 1986, Tony Scott réalise un des films les plus cultes de la fin du XXe siècle : Top Gun. Un film d'action qui fait instantanément de Tom Cruise une superstar, dans le rôle d'un jeune pilote de chasse de la Navy surdoué mais tête brulée. La popularité du film était déjà exceptionnelle, elle l'est encore plus après la sortie en 2022 de Top Gun : Maverick, chef-d'oeuvre du blockbuster hollywoodien et oeuvre méta sur l'icône Tom Cruise.

Si ce film est culte, il le doit à ses séquences impressionnantes d'action aérienne, à la rivalité entre "Iceman" et "Maverick", à une fameuse scène de volley ball et une non moins fameuse scène pseudo-érotique... Mais il doit son statut culte, avant tout, à ses premières images. En effet, le générique d'ouverture de Top Gun, qui met en scène des décollages et des appontages sur un porte-avions, avec la musique de Kenny Logins et dans les couleurs qu'affectionnait tant Tony Scott, est un petit chef-d'oeuvre d'introduction gravée dans toutes les mémoires.

Toujours plus pour Tony Scott

À l'occasion d'une interview avec Eddie Hamilton, monteur de Top Gun : Maverick et proche collaborateur de Christopher McQuarrie - il est aussi le monteur des trois derniers films Mission: Impossible -, celui-ci nous a confié une anecdote amusante sur une obsession de Tony Scott lors du tournage des images du générique de Top Gun.

Tony Scott était obsédé par la vapeur. Jerry Bruckheimer (producteur des films "Top Gun", ndlr) m'a raconté qu'il n'arrêtait pas de crier : "Plus de vapeur ! Plus de vapeur ! Plus de vapeur !". Il fallait donc que les catapultes fonctionnent en permanence.

En effet, dans les images du générique du premier film, les avions et l'équipage du porte-avions apparaissent presque noyés par les nuages de vapeur dégagés par les catapultes. Ces images ont été tournées sur L'USS Ranger (CV-61), ancien porte-avions américain qui utilisait alors la technologie traditionnelle de la vapeur d'eau pour faire décoller ses avions. Une technologie toujours en usage aujourd'hui, que l'on retrouve dans les images du générique du film de 2022, tournées elle sur l'USS Lincoln.

Dans la mesure où le générique de Top Gun : Maverick est un remake de celui de Top Gun, on remarque ainsi qu'il y a bien moins de vapeur à l'écran. Un choix esthétique tout d'abord, le réalisateur Joseph Kosinski et le directeur de la photographie Claudio Miranda n'étant pas Tony Scott et Jeffrey L. Kimball, mais aussi un choix pratique. En effet, si Tony Scott avait pu demander à ce que les catapultes tournent en permanence et à vide pour créer de la vapeur, la Navy et le commandant du porte-avions se prêtant volontiers au jeu, les équipes de Top Gun : Maverick n'avaient vraisemblablement pas la même marge de manoeuvre.

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Le Deuxième Acte : Quentin Dupieux ouvre Cannes 2024 d'un trait de génie

15 mai 2024 à 10:52

Quentin Dupieux lance avec brio le 77e Festival de Cannes

Le Deuxième Acte, treizième long-métrage de Quentin Dupieux, est sans doute le meilleur film de sa filmographie. Bien sûr, on pourra toujours lui préférer l'histoire d'un pneu-tueur (Rubber), ou revenir à son premier long-métrage "officiel", Steak, génial dans le caractère inédit de ses délires et punchlines. Ou encore, chercher à se distinguer en chérissant sa période "Hollywood"... Mais dans le cheminement de l'auteur sur son itinéraire d'absurdités, chaque étape - chaque film - s'inscrit dans une inévitable continuité empirique qui finit par faire sens.

Toute l'équipe du film Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux à Cannes 2024
Toute l'équipe du film Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux à Cannes 2024 © Isabelle Vautier pour CINESERIE.COM

Avec Incroyable mais vrai, sorti en 2022, il est apparu comme une ligne plus claire, un surgissement marqué non plus de l'absurde mais plutôt du réel face à cet absurde. Pour la véritable première fois (Réalité et Le Daim avaient ouvert la voie), Quentin Dupieux proposait un discours dont l'aspect méta comme les thématiques discutées nous éloignaient avec force de la pure farce créative.

Yannick a sublimé cette idée, renversant définitivement le rapport commun entre l'absurde et le réel. C'est bien la pièce qui se joue qui est absurde, et le personnage de Yannick comme ses mots ne sont que bien trop réels. Comme après Incroyable mais vrai Fumer fait tousser ramenait le spectateur dans un absurde poussé, Daaaaaali ! a enclenché alors la même mécanique après Yannick.

Le Deuxième Acte apparaît alors comme le nouveau segment, et le plus abouti, de cette ligne plus "réelle", plus droite et plus saisissante.

Casting de stars

Dans Le Deuxième Acte, en choisissant de pousser son geste méta au maximum et d'assumer un bavardage permanent, il est évident que le réalisateur veut montrer quelque chose. Quatre comédiens, d'abord composés en duos, rejoignent à pied le restaurant dans lequel ils doivent tourner une scène. La caméra du film qu'ils tournent est la même que celle de Quentin Dupieux, alors de quatrième mur il n'y en a plus vraiment, lorsqu'on comprend finalement que leurs textes et commentaires qu'ils en font, le "on" et "off", tout est mélangé.

Réalisé par une intelligence artificielle, le film que tournent Florence, Guillaume, Willy et David, est donc autant un film qui n'existe pas - motif du film de fiction Le Deuxième Acte -, tout autant qu'il est Le Deuxième Acte.

Le Deuxième Acte
Le Deuxième Acte ©Diaphana Distribution

Ce vertige, et regard critique sur l'irruption de l'IA dans l'industrie du cinéma, se double d'un autre. Les acteurs jouent, en effet autant qu'en apparence, une version de fiction pas si caricaturée d'eux-mêmes, et se laissent déshabiller par leur réalisateur. Ce qui fait évidemment rire et même grincer des dents.

Vincent Lindon est moqué pour son nombrilisme, son prétendu auteurisme, ses tics nerveux et ses yeux rougis. Léa Seydoux est décrite comme une actrice qui passe son temps "à se foutre à poil dans le cinéma d'auteur français" pour s'acheter des robes et des bijoux. Raphaël Quenard est très largement borderline, lâchant d'abord des commentaires homophobes, transphobes et antisémites, face à un Louis Garrel soucieux jusqu'à la lâcheté de son statut de beau gosse et gendre idéal du cinéma français.

Le vertige Raphaël Quenard

Cette auto-dérision de stars du cinéma pourrait être perçue comme le jeu exclusif d'un milieu de privilégiés, mais Le Deuxième Acte n'est pas Mandibules ou Fumer fait tousser, puisqu'il assume son aspect méta pour qu'on ne perde jamais de vue que ce n'est pas Guillaume mais Vincent Lindon, ce n'est pas Florence mais Léa Seydoux qu'on regarde. Jusqu'à ce que, dans un ultime volte-face, on comprenne que leur auto-dérision et donc leur auto-critique concernent leurs personnages d'acteurs, dans le film "dans le film"....

Face à ses stars, un seul comédien anonyme donne la réplique. Enfin, il essaie, puisque ce comédien, Manuel Guillot, joue un figurant, sur un plateau de cinéma pour la première fois, et si fébrile qu'il ne parvient pas à faire la seule action requise : leur servir du vin. Son personnage solidifie cette célébration du réel dans Le Deuxième Acte, comme il incarne sa fusion finale avec le peu d'absurde qui reste alors au film.

Le Deuxième Acte
Le Deuxième Acte ©Diaphana Distribution

Il faut souligner la grande performance de Raphaël Quenard, qui en réalité est une relation particulière et continue au cinéma de Quentin Dupieux depuis Mandibules. Acteur à peine reconnu mais déjà pleinement à part, détenteur d'un pouvoir de véracité unique, il fait étalage de tout son registre, et comme dans Yannick incarne le mieux cette formidable irruption du réel dans la fiction, que celle-ci soit absurde ou pas. D'une certaine manière, Le Deuxième Acte fait comme écho à son court-métrage L'Acteur, qui trouble très intensément les frontières du jeu et du non-jeu.

Oeuvre d'art et approche du "non-film"

Le "deuxième acte", dans le schéma dramaturgique tertiaire, est l'acte où la crise apparaît. C'est aussi le nom du restaurant où les acteurs se retrouvent, après un premier acte - le plus long, comme de coutume, - où les personnages et leurs relations sont établis. Enfin, la troisième partie, plus brève, présente la résolution de tout ce qu'on vient de voir.

Ainsi, Quentin Dupieux, tout en faisant toujours ce qu'il veut, se plie quand même aux règles conventionnelles du spectacle dramatique, et de ce fait s'inscrit pleinement, comme tout le monde, dans le cinéma. Mais en inventant une oeuvre monstrueuse où son vrai film et son film de fiction sont en réalité le même corps et la même oeuvre, il refuse cependant de se ranger dans le cinéma "du réel" comme dans le cinéma "de fiction".

Lorsque nous l'avions rencontré pour la sortie de Yannick, Quentin Dupieux avait confié être, toujours, en quête du "non-film", titre de son tout premier film réalisé en2001. Un film de cinéma qui serait débarrassé du cinéma. Une équation a priori impossible...

Avec Le Deuxième Acte, Quentin Dupieux a-t-il enfin réalisé son "non-film" ? Pas encore, mais il en est très proche, avec un film extrêmement divertissant, délicieusement grinçant, aux tiroirs sans fond qui nous happent dès qu'ils sont ouverts. Les comédiens s'en donnent à coeur joie, notamment dans des plans-séquences en simple travelling dont les durées extrêmes traduisent autant l'ironie que l'affection avec lesquelles le réalisateur use des artifices du cinéma. Avec Le Deuxième Acte, Quentin Dupieux est au sommet de son art. Un art auquel on peut rester insensible, mais qui est objectivement magistral.

Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux, en salles le 14 mai 2024. Il fait l'ouverture du 77e Festival de Cannes. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

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French Lover : Omar Sy sera la star d'une nouvelle comédie pour Netflix

13 mai 2024 à 17:20

Omar Sy, le charme à la française

On n'arrête plus Omar Sy, l'acteur français qui a conquis Hollywood. Révélé au public mondial avec le succès Intouchables, il tourne depuis dans des grosses productions hollywoodiennes aussi bien que pour le cinéma français. Il a consolidé son statut de star mondiale avec la série Lupin, très grand succès de la plateforme Netflix.

Assane Diop (Omar Sy) - Lupin
Assane Diop (Omar Sy) - Lupin ©Netflix

C'est aussi sur Netflix qu'on le retrouvera en 2025, dans une nouvelle comédie romantique dont Variety a eu l'exclusivité des premières informations : French Lover. Et ce qu'on sait de ce nouveau film témoigne d'une sérieuse ambition.

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La star de Lupin retrouve Hugo Gélin

C'est, entre autres, le réalisateur et producteur Hugo Gélin qui produira French Lover. Révélé avec le succès de son premier film Comme des frères, il a déjà travaillé avec Omar Sy. L'acteur portait en effet son deuxième long-métrage, Demain tout commence, sorti en 2016. Depuis, Hugo Gélin a rencontré un joli succès avec son troisième film Mon inconnue, sorti en 2019. Il travaillera avec son épouse Nina Rives, directrice artistique qui fera ses grands débuts à la réalisation pour French Lover. Celle-ci a déclaré à Variety :

Je suis très enthousiaste de travailler avec les très talentueux Omar Sy et Hugo Gélin pour mon premier film. C'est, assez simplement, une comédie romantique faite par des gens qui s'aiment et qui se font rire.

L'histoire de French Lover joue la simplicité et va s'appuyer sur un duo charismatique. Omar Sy y incarne Abel Camara, l'acteur star du moment, qui va rencontrer Marion, une girl next door incarnée par Sara Giraudeau. Alors qu'a priori rien ne les rapproche, ils vont tomber amoureux l'un de l'autre et vivre une grande histoire d'amour.

Pour accompagner ces deux comédiens principaux au casting, Pascale Arbillot et Alban Ivanov sont déjà annoncés. La production de French Lover doit commencer dès le 27 mai 2024, soit quelques jours après la clôture du Festival de Cannes 2024, auquel est présent Omar Sy en tant que juré, sous la présidence de Greta Gerwig.

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Ouistreham : le film avec Juliette Binoche est-il inspiré d'une histoire vraie ?

14 mai 2024 à 12:58

Emmanuel Carrère revient au cinéma

En 2021, l'écrivain Emmanuel Carrère réalise son deuxième long-métrage de fiction après La Moustache en 2005, Ouistreham. Emmanuel Carrère, en plus d'être un des grands auteurs de la littérature contemporaine, entretient une forte relation au cinéma. Il a notamment co-écrit les scénarios de ses propres romans (La Classe de neige, L'Adversaire), et adapté ceux de Fred Vargas pour la télévision.

Le synopsis de Ouistreham est le suivant : Au tournant de la cinquantaine, l'écrivaine Marianne Winckler s'immerge pendant un an dans le monde du travail intérimaire et précaire, en postulant puis travaillant à un poste de femme de ménage à bord des ferries faisant la liaison aller/retour entre Ouistreham et Portsmouth...

Logiquement, pour l'écrivain et réalisateur, Ouistreham est l'adaptation libre d'une histoire écrite. L'adaptation d'un livre de la journaliste Florence Aubenas, intitulé Le Quai de Ouistreham. Celui-ci a été publié en 2010, et fait le récit autobiographique d'une véritable enquête que la grande journaliste a menée.

Une fascinante histoire vraie

Ouistreham, qui présente des personnages dont les noms ont été changés et quelques différences entre les événements de son histoire et ceux du récit de Florence Aubenas. Mais dans la mesure où Florence Aubenas a vraiment pris une autre identité pour mener son enquête dans le milieu précaire des femmes de ménages de la région de Caen, le rôle que joue Juliette Binoche dans Ouistreham est celui que Florence Aubenas a joué dans la réalité.

Celle-ci a longtemps rejeté des propositions d'adaptation de son livre au cinéma. Avant d'accepter enfin celle d'Emmanuelle Carrère. Elle a notamment insisté pour que, mis à part Juliette Binoche, la quasi-totalité du casting soit composée d'acteurs non-professionnels, afin de sauvegarder l'aspect documentaire de son récit. Autre que Juliette Binoche, seuls l'acteur Louis-Do de Lencquesaing et la réalisatrice Charline Bourgeois-Tacquet, compagne d'Emmanuel Carrère, font une apparition dans Ouistreham.

Ouistreham
Ouistreham ©Memento Distribution

Le film d'Emmanuel Carrère est donc, tout en assumant le genre de la fiction cinématographique, bien le récit d'une histoire vraie. Mais plus que ça, il est un objet dont les limites entre la fiction et la réalité sont intensément brouillées. En effet, le récit autobiographique de la journaliste Florence Aubenas est lui-même un récit à grande ambition littéraire. Et n'est donc pas un pur récit journalistique direct.

Dans celui-ci, Florence Aubenas interroge en effet elle-même la véracité de sa méthode. Et s'ouvre sur les conflits intimes occasionnés par ses objectifs professionnels et ses convictions personnelles. Chronique sociale, enquête sur la précarité et portrait de femme, ce sont ces thématiques multiples qui font la grande qualité de Le Quai de Ouistreham, et ce qu'a su saisir Emmanuel Carrère dans son film.

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Netflix: ce nouveau thriller d'action va faire un carton

13 mai 2024 à 11:38

Nuit violente et tragique pour Adagio sur Netflix

C'est un des gros films de l'année pour Netflix. Présenté en compétition à la 80e Mostra de Venise, Adagio est sorti au cinéma en Italie en décembre 2023, avant donc d'arriver sur Netflix le 13 mai 2024 pour une diffusion internationale. Adagio est réalisé par Stefano Sollima, à qui l'on doit au cinéma notamment Suburra et Sicario 2. Sa nouvelle réalisation compte notamment deux immenses acteurs italiens à son casting : Toni Servillo et Pierfrancesco Favino.

Adagio raconte une histoire de vengeance et de rédemption sur 24 heures, dans une Rome touchée par des feux et des coupures d'électricité. Là, Manuel (Gianmarco Franchini), le fils de l'ancien gangster Daytona (Toni Servillo) se retrouve piégé par des policiers corrompus qui l'ont utilisé pour obtenir des images compromettantes d'un ministre. En fuite, Manuel va se tourner vers un ami de son père, Cammello, comme lui un ex-gangster. En phase terminale d'un cancer et d'abord réticent, Cammello (Pierfrancesco Favino) finit par accepter de l'aider. L'affrontement avec les flic corrompus va se révéler explosif et mortel.

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La fin de la trilogie de Stefano Sollima

Dans ce nouveau film de Stefano Sollima, Pierfrancesco Favino est méconnaissable. Complètement chauve, rongé par la maladie, il va mener un dernier baroud d'honneur en mémoire de son ami Daytona et pour sauver Manuel. Ce n'est pas la première fois que l'acteur tourne avec le réalisateur, mais la troisième, après A.C.A.B.: All Cops Are Bastards en 2012 et Suburra en 2015. Adagio constitue ainsi la conclusion de cette trilogie informelle centrée sur la criminalité romaine.

Cammello (Pierfrancesco Favino) - Adagio
Cammello (Pierfrancesco Favino) - Adagio ©Netflix

Si l'histoire est a priori celle de Manuel, Adagio raconte surtout celle de Daytona et Cammello, anciens gangsters retirés qui vont être contraints de retourner dans le monde de la criminalité. L'opportunité donc de voir Toni Servillo et Pierfrancesco Favino, deux acteurs charismatiques et figures de premier plan du cinéma italien moderne et contemporain, dans un même film policier particulièrement sombre et violent. Les deux acteurs avaient tourné ensemble dans Les Confessions en 2016.

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Jean-François Richet recrute une immense star de l'action pour son nouveau thriller

13 mai 2024 à 09:52

Jean-François Richet, roi de l'action

Après avoir débuté au cinéma dans le registre de la chronique sociale avec État des lieux en 1995, Jean-François Richet s'est orienté avec réussite vers le genre de l'action et a éveillé l'intérêt d'Hollywood avec Assaut sur le central 13, remake du classique de John Carpenter en 2005. Il est consacré en France avec le diptyque sur Jacques Mesrine L'Instinct de mort et L'Ennemi public n°1 en 2008, qui lui vaut le César du Meilleur réalisateur en 2009.

Mayday
Mayday ©Metropolitan Filmexport

En 2023, il connaît un joli succès critique et commercial avec Mayday, pur film de genre avec Gerard Butler et Mike Colter, embarqués dans une survie explosive. Sur sa lancée, toujours avec Lionsgate qui avait distribué Mayday, il prépare actuellement son nouveau film : Mutiny.

Jason Statham star de Mutiny

Mutiny déroulera l'histoire suivante. Après que son patron milliardaire a été tué devant ses yeux, Cole Reed est piégé et accusé du meurtre. En fuite, il va devoir survivre tout en mettant à jour une conspiration internationale.

C'est ainsi l'increvable action hero Jason Statham qui incarnera Cole Reed. L'acteur de la saga Fast and Furious, actuellement en réussite avec les succès de En eaux très troubles et The Beekeeper, est aussi co-producteur de Mutiny. Selon les informations de Deadline, Lionsgate aurait déboursé plus de 10 millions de dollars pour montrer le film sur le territoire nord-américain et préparerait une sortie étendue dans les salles de cinéma. Signe que le projet Mutiny est pris très au sérieux.

Sans beaucoup de promotion, Jean-François Richet était parvenu avec Mayday à encaisser quasiment 75 millions de dollars de recettes au box-office mondial, sur un budget de production de 25 millions de dollars. Un ratio et des performances qui deviennent régulières pour les (bons) films de genre, du côté de l'horreur comme de l'action. Mutiny a ainsi vraisemblablement la même ambition. Et la présence à son casting principal de Jason Statham devrait même permettre à Jean-François Richet de taper encore plus fort.

À ce jour, le tournage de Mutiny est planifié pour septembre 2024 au Royaume-Uni.

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Ce soir à la TV : Bruce Willis dans un (rare) rôle de méchant face à une légende du cinéma

13 mai 2024 à 08:59

Bruce Willis se fait impitoyable

À la fin des années 1990, Bruce Willis est une superstar et s'illustre notamment dans des films à gros budget où il sauve la planète. Littéralement, puisque par exemple en 1997 sort Le Cinquième Élément et en 1998 Armageddon. En 1998 aussi sort Couvre-feu, puis en 2000 Sixième sens et Incassable. Bruce Willis est alors bien "incassable", il est un action hero, un sauveur.

C'est donc une surprise quand, en 1997, il tient dans Le Chacal de Michael Caton-Jones le rôle d'un tueur à gages impitoyable, surnommé "le Chacal". Celui-ci n'a pas d'identité connue, change souvent d'apparence, et est doté d'un sang-froid exceptionnel.

Le Chacal (Bruce Willis) - Le Chacal
Le Chacal (Bruce Willis) - Le Chacal ©UGC

Le FBI est sur les dents. Un tueur implacable a été engagé par une mystérieuse organisation pour supprimer l'une des plus importantes personnalités politiques des Etats-Unis. Sunommé "le Chacal" (Bruce Willis), cet homme reste insaisissable, changeant constamment d'identité. Carter Preston (Sidney Poitier), directeur adjoint du FBI, affronte la plus difficile mission de sa carrière. Pour la circonstance, il fait équipe avec Valentina Koslova (Diane Venora), major des services de renseignement russes. Ils demandent à Declan Mulqueen (Richard Gere), un familier de l'espionnage et du terrorisme ayant cotoyé "le Chacal", de s'associer avec eux.

Bruce Willis échange avec Richard Gere

Preuve que Bruce Willis est à l'époque désiré et apprécié dans les rôles de héros, il est d'abord pressenti pour incarner Declan Mulqueen, le "gentil" du film, et c'est à Richard Gere qu'est offert le rôle du "Chacal". Mais les deux acteurs finissent par inverser ce casting, Richard Gere se mettant donc aux trousses de Bruce Willis.

Même si le film à sa sortie ne convainc pas les critiques, celles-ci trouvant que le film de Michael Caton-Jones est bien "plat" pour un thriller d'action et très sensiblement inférieur au Chacal de 1973 dont il est le remake, Bruce Willis incarne parfaitement "le Chacal", et laisse dans les mémoires quelques séquences mémorables - dont ci-dessous la scène du fameux "test" avec le personnage incarné par Jack Black.

La dernière apparition au cinéma de Sidney Poitier

Autour de ces deux acteurs qui composent un face-à-face tendu, le casting secondaire de Le Chacal est séduisant. On y trouve notamment Mathilda May, Diane Venora, J. K. Simmons et Jack Black, mais surtout on peut y voir le légendaire acteur Sidney Poitier.

Le Chacal
Carlton Preston (Sidney Poitier) - Le Chacal ©UGC

Dans Le Chacal, Sidney Poitier, premier acteur noir à obtenir l'Oscar du Meilleur acteur en 1964 pour sa performance dans Le Lys des champs, incarne Carlton Preston, directeur adjoint du FBI. Si on le verra ensuite dans des productions pour la télévision, il s'agit là de son tout dernier rôle sur grand écran.

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La Planète des Singes : Wes Ball évoque la suite et le retour d'un personnage déjà culte

12 mai 2024 à 14:50

Le règne de La Planète des Singes

Avec un très bon démarrage aux États-Unis - et des premiers jours qui s’annoncent forts pour sa sortie en France -, La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume est en passe de réussir la relance de la célèbre franchise. Ce 9ème film, 56 ans après La Planète des singes de Franklin J. Schaffner et 7 ans après La Planète des Singes : Suprématie de Matt Reeves, ouvre un nouveau cycle et sera donc suivi par un autre. (SPOILERS)

Une nouvelle aventure pour Noa, qui avec ses amis et toute sa communauté va devoir rebâtir une société, ainsi que faire vivre l’héritage de César, après les événements dramatiques de La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume.

Son réalisateur Wes Ball nous a ainsi expliqué au sujet du prochain volet La Planète des Singes :

"L’avenir dépendra évidemment du succès auprès du public, mais nous savons bien sûr dans quelles directions aller. Ce sont de super personnages, avec de super histoires à raconter, et plein d’idées passionnantes que nous n’avons pas pu faire tenir dans ce premier film ! Mais bon, je ne suis pas autorisé à en dire plus…"

Impossible donc de détailler ces idées, mais lorsque nous lui posons la question de savoir ce qu’il est vraiment advenu d’un des personnages les plus réussis dans Le Nouveau Royaume, Wes Ball donne une indication très claire. (SPOILERS)

Le retour d'un roi

Dans La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume, alors qu’il s’avance en territoire inconnu à la recherche de sa communauté, Noa rencontre Raka, un orang-outan très âgé. Celui-ci fait le lien avec le passé, membre d'un groupe de primates savants qui tentent de préserver les savoirs, notamment l'enseignement authentique de César qu'il porte et transmet. Bienveillant envers les humains, qu’il ne connaît d’abord qu’à l’état sauvage, il est crucial dans le parcours d’initiation de Noa.

Raka (Peter Macon) - La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume
Raka (Peter Macon) - La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume ©Disney

Sympathique, drôle et touchant, le primate incarné par Peter Macon connaît une disparition prématurée dans Le Nouveau Royaume. En effet, alors qu’ils traversent un pont au-dessus d’une rivière avec un très fort courant, Noa, Mae et Raka sont attaqués par Sylva et ses soldats, aux ordres de Proximus César. D’un geste héroïque, Raka se sacrifie en sauvant Mae de la noyade, et disparaît dans les eaux déchaînées de la rivière.

Le personnage de Raka est très abouti dans La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume. Ami, aîné et autorité de substitution, enseignant, suffisamment décalé pour apporter une innocence naturelle à sa relation avec Noa, il est le parfait compagnon de voyage du héros, le sidekick indispensable à tout héros d'un grand récit d’aventure.

On a donc confié à Wes Ball que le destin de Raka semblait bien cruel dans son film. Il a répondu :

Le sacrifice ! C’est tellement important. Mais si vous restez jusqu’à la toute fin du générique, vous verrez qu’on a mis un petit quelque chose… quelque chose qui donne de l’espoir !

La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume n’a pas de séquence post-générique vidéo, mais on peut effectivement entendre à la toute fin du défilement des crédits du film un cri guttural qui semble fortement être celui de Raka...

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Ce soir à la TV : le (très) gros chèque de Netflix pour ce grand succès nommé aux Oscars

12 mai 2024 à 09:33

La surprise À couteaux tirés

Il aura fallu du temps pour que Rian Johnson puisse enfin réaliser À couteaux tirés, projet qu'il a en tête depuis le milieu des années 2000. Passionné par les whodunit et les adaptations sur grand écran des histoires d'Agatha Christie, il souhaite moderniser le genre en proposant un film original. Il prévoit d'abord de le tourner après son film Looper, sorti en 2012, mais il lui faut finalement attendre d'avoir mis en boîte Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi, qui sort en décembre 2017.

À couteaux tirés
À couteaux tirés ©Metropolitan Filmexport

Immédiatement après la sortie de Les Derniers Jedi, Rian Johnson se met alors au scénario d'À couteaux tirés et à la constitution de son casting. À l'origine, Daniel Craig, qui tient le rôle principal du détective privé Benoit Blanc, avait d'abord décliné la proposition. En effet, le tournage alors prévu pour la fin 2018 tombe pile au même moment que celui de Mourir peut attendre. Tenu contractuellement par son rôle de James Bond, impossible donc pour Daniel Craig de s'accorder au planning d'À couteaux tirés.

Mais, finalement, les planètes s'alignent. Danny Boyle, pour des divergences artistiques, abandonne la réalisation de Mourir peut attendre. Un départ qui occasionne un délai de trois mois pour le tournage du 25e film James Bond, et libère donc le planning de Daniel Craig.

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Un succès critique et commercial

Dans ce film à énigme, qui joue aussi bien de la pure intrigue policière que de l'humour noir, Daniel Craig est entouré par un casting brillant. On y retrouve notamment Ana de Armas, Michael Shannon, Jamie Lee Curtis, Don Johnson et Chris Evans, Toni Collette ou encore Christopher Plummer.

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey (Christopher Plummer) est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s'entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes...

À sa sortie en novembre 2019, À couteaux tirés connaît un très beau succès au box-office, encaissant dans les cinémas du monde entier plus de 310 millions de dollars de recettes sur un budget de production estimé à 40 millions de dollars. Le public est donc ravi par À couteaux tirés, et la presse spécialisée est convaincue. Celle-ci relève dans son ensemble la qualité de la structure de son scénario, sa dimension satirique et politique, ainsi que les performances divertissantes de son prestigieux casting.

À couteaux tirés est alors nommé dans différentes cérémonies de récompenses, et Rian Johnson obtient notamment une nomination à l'Oscar du Meilleur du scénario original en 2020, sa première.

Netflix casse sa tirelire

La performance d'À couteaux tirés est remarquable dans la mesure où il fait partie, en 2019, des quelques films indépendants au scénario original étant parvenus à tirer leur épingle du jeu dans une industrie outrageusement dominée par des franchises et des univers déjà étendus - le Top 10 du box-office mondial est cette année exclusivement constituée de suites, remakes ou adaptations issues d'univers connus -.

Très rapidement, début 2020, Rian Johnson annonce travailler sur une première suite de À couteaux tirés. Sentant le bon filon, Netflix, Amazon et Apple engagent des enchères pour en acquérir les droits. C'est Netflix qui les remporte, pour la somme astronomique et alors record de 469 millions de dollars. Pour ce montant, ce sont deux suites qui sont achetées par Netflix, avec Daniel Craig devant reprendre dans celles-ci son rôle de Benoit Blanc.

Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés
Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés ©Netflix

La première de ces suites, Glass Onion : une histoire à couteaux tirés, sort en décembre 2022. C'est un nouveau succès critique pour Rian Johnson et Daniel Craig, l'acteur étant à nouveau entouré d'un casting prestigieux. Glass Onion est distingué par une nomination à l'Oscar du Meilleur scénario adapté en 2023.

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Ce soir à la TV : Sergio Leone ne voulait pas réaliser ce western culte

11 mai 2024 à 11:32

L'autre très grand western de Sergio Leone

En 1970, Sergio Leone tourne Il était une fois la révolution. À ce moment-là, ce western spaghetti qui se déroule dans le contexte de la révolution mexicaine n'est pas encore le 2e volet de l'autre très grande trilogie de Sergio Leone. Après le phénomène, Il était une fois dans l'Ouest, Il était une fois la révolution est sous-estimé à sa sortie en 1971 mais gagne en reconnaissance au fil des années. Et depuis la sortie en 1984 du chef-d'oeuvre Il était une fois en Amérique, le western "zapata" de Sergio Leone n'en finit plus d'amplifier son statut culte.

Sergio Leone réticent

Pourtant, il s'en est fallu de peu que Sergio Leone ne réalise pas ce film. En effet, s'il développe le projet depuis la production d'Il était une fois dans l'Ouest en 1968 et a écrit le scénario avec Sergio Donati et Luciano Vincenzoni, il ne souhaite pas le diriger. Ses réticences s'expliquent notamment, d'une part, par le fait que le réalisateur italien estime avoir fait le tour du genre du western et souhaite explorer d'autres horizons cinématographiques. D'autre part, après les triomphes de Le Bon, La Brute et le Truand et Il était une fois dans l'Ouest, Sergio Leone est sous la pression du résultat.

John H. « Sean » Mallory (James Coburn) - Il était une fois la révolution
John H. "Sean" Mallory (James Coburn) - Il était une fois la révolution ©United Artists

Comme il est rapporté dans Spaghetti Westerns : Cowboys and Europeans from Karl May to Sergio Leone de Christopher Frayling, Sergio Leone propose alors à Peter Bogdanovich, mais le courant ne passe pas. Sam Peckinpah est approché, mais sans résultat.

Sergio Leone pensant que son assistant réalisateur habituel Giancarlo Santi peut reproduire son style visuel, celui-ci assure les dix premiers jours de tournage d'Il était une fois la révolution. Mais pressurisé par les studios et le casting qui le réclament, Sergio Leone finit par accepter de mauvais gré la réalisation.

Un grand succès en France et en Italie

Si Il était une fois la révolution ne rivalise pas avec Il était une fois dans l'Ouest, qui avait attiré lors de sa sortie en 1969 près de 15 millions de spectateurs dans les salles françaises, il en convainc néanmoins plus de 4,7 millions. En Italie, il totalise 6 millions d'entrées. Un grand succès pour le tout dernier western réalisé par Sergio Leone.

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Marvel : John Malkovich va rejoindre le MCU

11 mai 2024 à 10:38

Le casting pour Les 4 Fantastiques s'agrandit

Dans la révolution que doit opérer Marvel pour redorer le blason de son MCU, c'est une belle annonce. Comme révélé par Deadline, l'acteur John Malkovich devrait rejoindre les rangs déjà bien fournis du casting du film Les 4 Fantastiques. Pour rappel ce nouveau film sera porté par Pedro PascalVanessa KirbyEbon Moss-Bachrach et Joseph Quinn. Ces derniers incarneront les super-héros de ce film réalisé par Matt Shakman, et devront notamment faire face à Julia Garner dans le rôle de Shalla-Bal, une version du Surfeur d'Argent, ainsi qu'à Ralph Ineson dans le rôle de Galactus.

Les 4 Fantastiques
Les 4 Fantastiques ©Marvel Studios

Un rôle tenu secret

On ne sait pas encore dans quel rôle John Malkovich rejoint Les 4 Fantastiques. Même cas de figure que pour Paul Walter Hauser, lui aussi récemment recruté pour un rôle mystère. Protagoniste ou antagoniste, ce sera dans tous les cas le retour de John Malkovich dans une grosse production de divertissement. Il est apparu ces dernières années dans des productions indépendantes passés sous les radars - notamment le thriller avec Robert De Niro Savage Salvation sorti en VOD en 2023 -, et dans les séries Space Force, The New Look et Ripley. Il sera cette année à l'affiche du nouveau film de Julian Schnabel In the Hand of Dante.

Nommé à deux reprises à l'Oscar du Meilleur second rôle, pour Les Saisons du coeur en 1985 et Dans la ligne de mire en 1994, et mémorable Cyrus dans Les Ailes de l'enfer, ce n'est pas une première dans le genre super-héroïque pour John Malkovich. En effet, il avait pris part au désastre Jonah Hex en 2010. Nul doute qu'il saura se rattraper avec le nouveau Les 4 Fantastiques.

La sortie du film Les 4 Fantastiques est prévue pour le 23 juillet 2025 dans les salles françaises.

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Roland Emmerich n'a qu'à bien se tenir, ce survival français s'annonce impressionnant

10 mai 2024 à 15:04

Une catastrophe inédite au cinéma

Annoncé dans les cinémas pour le 19 juin 2024, personne n'a vu venir Survivre, le nouveau long-métrage de Frédéric Jardin. Celui-ci n'avait plus réalisé pour le grand écran depuis 2011 et Nuit blanche, pour se tourner vers la réalisation de séries, notamment Braquo et Engrenages. Son retour au long format se fait avec un projet surprenant et ambitieux, entre le survival et le film catastrophe avec une famille prise dans un phénomène inédit : l'inversion des pôles magnétiques. Plus concrètement: les océans se retirent sur les terres.

Survivre
Survivre ©KMBO

La bande-annonce dévoilée (vidéo en tête d'article) montre ainsi le casting principal de SurvivreAndreas PietschmannÉmilie DequenneLise DelamarreLucas Ebelmembres d'une même famille embarquée sur leur bateau. Suite à un événement cataclysmique, ils réalisent que l'océan s'est vidé...

Une catastrophe bouleverse la planète : les pôles magnétiques de la Terre se sont inversés. Les océans ont anéanti les continents, laissant derrière eux un vaste désert. Dans ce monde ravagé, une famille doit lutter pour sa survie. Quand les pôles s’inverseront à nouveau, il sera trop tard.

Une production française façon Roland Emmerich ?

Dans Survivre, il faudra donc pour cette famille se débrouiller dans ce monde littéralement sens dessus dessous, lutter pour sa survie dans un désert d'un nouveau genre et qui réserve des rencontres tendues avec des créatures affamées des abysses et d'autres survivants.

Avec sa montagne d'eau qui menace à la fin de ce trailer, on comprend que le plus grand danger dans Survivre est le retour de l'océan. Ce concept de catastrophe globale a le mérite d'éveiller la curiosité, et range Survivre dans un genre de cinéma où certaines images de Roland Emmerich ont marqué les mémoires.

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La Planète des Singes fait-il mieux qu'Avatar ? Wes Ball nous répond

10 mai 2024 à 14:00

Wes Ball aux commandes du futur

Avec La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume, Wes Ball relance avec brio la franchise La Planète des Singes, sept ans après La Planète des Singes : Suprématie et la disparition du légendaire César. C’est ainsi autour de celui-ci, devenu le « Moïse » des primates, que s’articule ce nouveau monde dans lequel les singes sont tout-puissants. En effet, différents clans de singes vivent maintenant dans un monde revenu à l’état sauvage dans La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume, chacun ayant son rapport à César et son héritage. Héritage de paix et bienveillance ou héritage de guerre et de domination ? C’est dans ce monde parcouru de tensions que Noa, jeune chimpanzé, va devoir grandir et montrer l’exemple…

"Une création de monde plus importante"

La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume propose des effets spéciaux spectaculaires, dans sa création et animation de décors comme concernant les résultats de la performance capture. Pour ces images, Wes Ball a travaillé avec la société de post-production Weta, créée par Peter Jackson, utilisant une technologie déjà à l'oeuvre sur Avatar : La Voie de l'eau, référence du genre. Il nous a confié, au sujet de cette comparaison, qu'il accordait un petit plus à La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume :

Wes Ball : J’entends cette comparaison avec Avatar. Déjà, ça aide d’avoir travaillé avec les mêmes studios. Mais je crois que pour La Planète des Singes, il y a une création de monde plus importante. Parce qu’il y a plusieurs endroits très différents, et certains sont très spectaculaires. Des buildings qui se transforment en montagnes, des épaves de navires échouées…

Il y a une grande variété d’environnements, et c’était très intéressant et amusant de le créer. Une des dimensions du film est celle du voyage, du périple, et ces endroits servent ce périple, avec notre monde ancien que les singes explorent et redécouvrent.

Je suis honoré de faire partie de cette franchise parce que c’est une des seules où l’on peut être confiant sur une scène où simplement deux personnages se parlent autour d’un feu de camp, et la faire avec les meilleurs effets spéciaux possibles.

La Planète des Singes - Le Nouveau Royaume
La Planète des Singes - Le Nouveau Royaume ©Disney

Wes Ball dresse ainsi le constat factuel que la variété du monde dans lequel se déroule son film dépasse celle d'Avatar : La Voie de l'eauQuant à savoir quelle esthétique est la plus réussie, quantité ne faisant pas qualité, c'est au public de choisir. Mais c'est en tous les cas la preuve que l'usage de cette technologie s'étend et se perfectionne. Et la certitude que le prochain film de James Cameron montera encore, comme de coutume,  le niveau.

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