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Reçu hier — 12 décembre 2025

[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

12 décembre 2025 à 10:22
It's just a cosmic desktop
[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

La nouvelle mouture de la distribution Linux s’annonce comme une étape importante chez System76. En plus de son évolution technique, elle s’apprête à proposer pour la première fois COSMIC comme environnement de bureau, en lieu et place de GNOME. COSMIC arrivera sur d’autres distributions, notamment chez Fedora dont c’est l’un des Spins.

Mise à jour du 12 décembre à 10h20. La distribution est désormais disponible en version finale, comme vient de l’annoncer Systeme76. Pour les téléchargements, c’est par ici.


Article original du 29 septembre à 9h28. Le constructeur System76 propose depuis longtemps des ordinateurs vendus exclusivement avec Linux. L’entreprise a fini par proposer sa propre distribution, Pop!_OS, qui s’est progressivement orientée vers la simplicité et la personnalisation de l’interface. Comme Linux Mint et d’autres, Pop!_OS se base sur les moutures LTS d’Ubuntu.

La société a cependant décidé en 2021 qu’elle voulait son propre environnement de bureau. La transition s’est faite « simplement » : elle a pris l’ensemble des modifications qu’elle avait apportées à GNOME et les a déportées dans un projet neuf, intégralement écrit en Rust, en ajoutant au passage toutes les idées que l’équipe avait eues entre temps.

Nous avions pris en main COSMIC Desktop, via l’une de ses versions alpha. Le potentiel était clairement là : rapide, très personnalisable et présentant bon nombre de petites idées pour aider dans le maniement quotidien. Il s’est écoulé six mois depuis, et System76 vient de lancer à la fois la bêta publique de son COSMIC et celle de Pop!_OS 24.04, qui en fait son environnement par défaut.

COSMIC en bêta : comme l’alpha, mais en mieux

Sans surprise, la bêta de l’environnement COSMIC fonctionne mieux que les alphas qui l’ont précédée. De nombreux bugs ont été corrigés, mais d’autres ont probablement fait leur apparition. Toutes les fonctions n’étaient en effet pas prêtes au moment des alphas, tandis que la bêta les a toutes. Dans son annonce, l’équipe prévient d’ailleurs qu’il faut s’attendre à quelques problèmes et en liste plusieurs (nous y reviendrons) et que les efforts se concentrent maintenant sur le polissage.

Les applications intégrées Files, Terminal, Text Editor et Player remplacent officiellement leurs équivalents dans GNOME. Même chose pour la boutique Logiciels, remplacée par COSMIC Store, compatible avec Flathub. La bêta apporte son lot de nouveautés avec, dans Files par exemple, les aperçus de fichiers, le mode Galerie pour les images, les autorisations de fichiers, la recherche instantanée, les chemins de navigation avec saisie semi-automatique, ou encore un meilleur comportement du contenu de la fenêtre quand on la redimensionne.

Parmi les forces vives de COSMIC, on peut bien sûr citer sa souplesse. On la retrouve partout, notamment dans le maniement des fenêtres. On peut par exemple les empiler pour créer une fenêtre commune avec des onglets, leur faire occuper rapidement une moitié ou un quart d’écran en les faisant glisser vers un coin ou un bord (ces manipulations peuvent se faire aussi au clavier), activer la gravité sur les bords et coins pour attirer les fenêtres qui s’en approchent, etc. Souplesse également dans les bureaux virtuels, qui peuvent s’afficher partout ou indépendamment sur chaque écran, être épinglés pour devenir statiques, s’utiliser horizontalement ou verticalement…

Cette personnalisation poussée se retrouve dans les options liées à l’interface, dans le choix des couleurs, du style graphique, de la forme des coins, du liseré de couleur pour la fenêtre active ou encore de la densité des fenêtres.

Support de Wayland et fonctions absentes ou incomplètes

La bêta introduit également un vrai support de Wayland, avec XWayland pour assurer la compatibilité des applications X11. Il existe quelques limitations cependant. Entre autres, on ne peut pas déplacer d’éléments d’une application Wayland vers une autre en X11, par exemple de Files vers Slack. Pour l’instant, dans ce type de cas, il est recommandé de passer par la fonction intégrée de l’application pour envoyer des fichiers. Côté navigateurs, à partir de Chrome 140 (et de ses dérivés), il n’y a normalement plus de problème. Pour les jeux, l’équipe de développement signale que tout fonctionne bien dans la plupart des cas, mais que certains titres (dont Goat Simulator) démarrent « partiellement hors écran ». Dans ce cas, il faut presser F11 ou Super + F11 pour activer le mode plein écran.

La bêta de COSMIC n’est cependant pas tout à fait complète. Certaines fonctions ne seront réellement finalisées qu’avec la Release Candidate, qui n’a pas encore de date fixée. Par exemple, Text Editor ne prend pas encore en charge les imprimantes. Les suggestions d’addons Flatpak ne s’affichent pas non plus dans le Store, le lecteur d’écran ne fonctionne pas encore aussi bien qu’il le devrait, certaines applications n’ont pas de notifications dans la zone dédiée…

Sur le tableau prévisionnel du projet, on peut voir que la liste des améliorations et corrections s’allonge pour la Realease Candidate. Rappelons enfin que COSMIC Desktop n’est pas exclusif à Pop!_OS. Plusieurs distributions le proposent déjà, même en préversion. Fedora a par exemple son propre Spin COSMIC. CachyOS, NixOS, Arch Linux, openSUSE ou encore Slackware le proposent également.

Les personnes ayant l’un de ces systèmes n’ont normalement qu’à effectuer les mises à jour en attente pour passer sur la version bêta de COSMIC.

Et Pop!_OS 24.04 alors ?

Du côté de la distribution elle-même, la grande majorité des nouveautés se concentre dans l’environnement COSMIC. Pour les utilisateurs, cette version 24.04 s’annonce cependant comme un grand saut, bien que l’on ne sache pas encore complètement ce qui se passe durant la mise à jour. Sur les installations neuves en tout cas, le système abandonnera GNOME pour COSMIC pour l’environnement, avec plusieurs remplacements d’applications par défaut.

Bien que basée sur Ubuntu 24.04, Pop!_OS 24.04 embarque globalement des composants plus récents que ceux qui étaient fournis l’année dernière par Canonical. Le noyau Linux fourni est en version 6.16.3, actuellement la dernière révision stable. Le temps que la version finale du système sorte, il est probable que la version 6.17 soit utilisée. On trouve également Mesa en version 25.1.5 - 1, les pilotes NVIDIA 580 (une image ISO dédiée existe pour installer le système sur les machines concernées), libwayland/libwayland-client 1.23.1 - 3 ou encore libdrm 2.4.125 - 1.

Pour le reste, Pop!_OS 24.04 est essentiellement une modernisation générale de la base par rapport à la version 22.04, comme on s’en doute. Notez que dans l’annonce, System76 indique que l’on peut mettre à jour l’actuel système stable vers la bêta, via la commande suivante dans le terminal :

pop-upgrade release upgrade -f

cependant, l’opération n’est recommandée qu’à des fins de tests. Des bugs restent présents, certaines fonctions sont incomplètes et des problèmes spécifiques apparaissent lors de la mise à jour. Par exemple, les favoris épinglés dans le Dock ne sont pas migrés. Le processus désactive aussi les PPA pour ne pas provoquer d’erreurs. Il faut manuellement les réactiver une fois l’opération finie.

[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

12 décembre 2025 à 10:22
It's just a cosmic desktop
[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

La nouvelle mouture de la distribution Linux s’annonce comme une étape importante chez System76. En plus de son évolution technique, elle s’apprête à proposer pour la première fois COSMIC comme environnement de bureau, en lieu et place de GNOME. COSMIC arrivera sur d’autres distributions, notamment chez Fedora dont c’est l’un des Spins.

Mise à jour du 12 décembre à 10h20. La distribution est désormais disponible en version finale, comme vient de l’annoncer Systeme76. Pour les téléchargements, c’est par ici.


Article original du 29 septembre à 9h28. Le constructeur System76 propose depuis longtemps des ordinateurs vendus exclusivement avec Linux. L’entreprise a fini par proposer sa propre distribution, Pop!_OS, qui s’est progressivement orientée vers la simplicité et la personnalisation de l’interface. Comme Linux Mint et d’autres, Pop!_OS se base sur les moutures LTS d’Ubuntu.

La société a cependant décidé en 2021 qu’elle voulait son propre environnement de bureau. La transition s’est faite « simplement » : elle a pris l’ensemble des modifications qu’elle avait apportées à GNOME et les a déportées dans un projet neuf, intégralement écrit en Rust, en ajoutant au passage toutes les idées que l’équipe avait eues entre temps.

Nous avions pris en main COSMIC Desktop, via l’une de ses versions alpha. Le potentiel était clairement là : rapide, très personnalisable et présentant bon nombre de petites idées pour aider dans le maniement quotidien. Il s’est écoulé six mois depuis, et System76 vient de lancer à la fois la bêta publique de son COSMIC et celle de Pop!_OS 24.04, qui en fait son environnement par défaut.

COSMIC en bêta : comme l’alpha, mais en mieux

Sans surprise, la bêta de l’environnement COSMIC fonctionne mieux que les alphas qui l’ont précédée. De nombreux bugs ont été corrigés, mais d’autres ont probablement fait leur apparition. Toutes les fonctions n’étaient en effet pas prêtes au moment des alphas, tandis que la bêta les a toutes. Dans son annonce, l’équipe prévient d’ailleurs qu’il faut s’attendre à quelques problèmes et en liste plusieurs (nous y reviendrons) et que les efforts se concentrent maintenant sur le polissage.

Les applications intégrées Files, Terminal, Text Editor et Player remplacent officiellement leurs équivalents dans GNOME. Même chose pour la boutique Logiciels, remplacée par COSMIC Store, compatible avec Flathub. La bêta apporte son lot de nouveautés avec, dans Files par exemple, les aperçus de fichiers, le mode Galerie pour les images, les autorisations de fichiers, la recherche instantanée, les chemins de navigation avec saisie semi-automatique, ou encore un meilleur comportement du contenu de la fenêtre quand on la redimensionne.

Parmi les forces vives de COSMIC, on peut bien sûr citer sa souplesse. On la retrouve partout, notamment dans le maniement des fenêtres. On peut par exemple les empiler pour créer une fenêtre commune avec des onglets, leur faire occuper rapidement une moitié ou un quart d’écran en les faisant glisser vers un coin ou un bord (ces manipulations peuvent se faire aussi au clavier), activer la gravité sur les bords et coins pour attirer les fenêtres qui s’en approchent, etc. Souplesse également dans les bureaux virtuels, qui peuvent s’afficher partout ou indépendamment sur chaque écran, être épinglés pour devenir statiques, s’utiliser horizontalement ou verticalement…

Cette personnalisation poussée se retrouve dans les options liées à l’interface, dans le choix des couleurs, du style graphique, de la forme des coins, du liseré de couleur pour la fenêtre active ou encore de la densité des fenêtres.

Support de Wayland et fonctions absentes ou incomplètes

La bêta introduit également un vrai support de Wayland, avec XWayland pour assurer la compatibilité des applications X11. Il existe quelques limitations cependant. Entre autres, on ne peut pas déplacer d’éléments d’une application Wayland vers une autre en X11, par exemple de Files vers Slack. Pour l’instant, dans ce type de cas, il est recommandé de passer par la fonction intégrée de l’application pour envoyer des fichiers. Côté navigateurs, à partir de Chrome 140 (et de ses dérivés), il n’y a normalement plus de problème. Pour les jeux, l’équipe de développement signale que tout fonctionne bien dans la plupart des cas, mais que certains titres (dont Goat Simulator) démarrent « partiellement hors écran ». Dans ce cas, il faut presser F11 ou Super + F11 pour activer le mode plein écran.

La bêta de COSMIC n’est cependant pas tout à fait complète. Certaines fonctions ne seront réellement finalisées qu’avec la Release Candidate, qui n’a pas encore de date fixée. Par exemple, Text Editor ne prend pas encore en charge les imprimantes. Les suggestions d’addons Flatpak ne s’affichent pas non plus dans le Store, le lecteur d’écran ne fonctionne pas encore aussi bien qu’il le devrait, certaines applications n’ont pas de notifications dans la zone dédiée…

Sur le tableau prévisionnel du projet, on peut voir que la liste des améliorations et corrections s’allonge pour la Release Candidate. Rappelons enfin que COSMIC Desktop n’est pas exclusif à Pop!_OS. Plusieurs distributions le proposent déjà, même en préversion. Fedora a par exemple son propre Spin COSMIC. CachyOS, NixOS, Arch Linux, openSUSE ou encore Slackware le proposent également.

Les personnes ayant l’un de ces systèmes n’ont normalement qu’à effectuer les mises à jour en attente pour passer sur la version bêta de COSMIC.

Et Pop!_OS 24.04 alors ?

Du côté de la distribution elle-même, la grande majorité des nouveautés se concentre dans l’environnement COSMIC. Pour les utilisateurs, cette version 24.04 s’annonce cependant comme un grand saut, bien que l’on ne sache pas encore complètement ce qui se passe durant la mise à jour. Sur les installations neuves en tout cas, le système abandonnera GNOME pour COSMIC pour l’environnement, avec plusieurs remplacements d’applications par défaut.

Bien que basée sur Ubuntu 24.04, Pop!_OS 24.04 embarque globalement des composants plus récents que ceux qui étaient fournis l’année dernière par Canonical. Le noyau Linux fourni est en version 6.16.3, actuellement la dernière révision stable. Le temps que la version finale du système sorte, il est probable que la version 6.17 soit utilisée. On trouve également Mesa en version 25.1.5 - 1, les pilotes NVIDIA 580 (une image ISO dédiée existe pour installer le système sur les machines concernées), libwayland/libwayland-client 1.23.1 - 3 ou encore libdrm 2.4.125 - 1.

Pour le reste, Pop!_OS 24.04 est essentiellement une modernisation générale de la base par rapport à la version 22.04, comme on s’en doute. Notez que dans l’annonce, System76 indique que l’on peut mettre à jour l’actuel système stable vers la bêta, via la commande suivante dans le terminal :

pop-upgrade release upgrade -f

cependant, l’opération n’est recommandée qu’à des fins de tests. Des bugs restent présents, certaines fonctions sont incomplètes et des problèmes spécifiques apparaissent lors de la mise à jour. Par exemple, les favoris épinglés dans le Dock ne sont pas migrés. Le processus désactive aussi les PPA pour ne pas provoquer d’erreurs. Il faut manuellement les réactiver une fois l’opération finie.

Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

12 décembre 2025 à 07:58
Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

Le CESIN et Hexatrust lancent un panorama pour recenser les offres souveraines en matière de cybersécurité pour la France. La liste sera régulièrement mise à jour et devrait s’étendre à toute l’Europe.

Jamais la question de la souveraineté numérique n’a autant été débattue. Largement alimentée par l’attitude peu consensuelle de la Maison-Blanche depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine, elle revient constamment sur le devant de la scène. 

En juillet, nous avions rassemblé les principales pour en offrir une vue de synthèse. Fin octobre, la Cour des comptes fustigeait la mauvaise gestion de cette question, soulignant notamment le manque de cohérence dans les décisions gouvernementales. Mais le sujet est loin d’être nouveau : en octobre 2021, Jean-Paul Smets estimait déjà que la France avait « tout d’un pays colonisé ».

Dans ce contexte, le CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique) et Hexatrust, deux associations centrées sur la cybersécurité, ont uni leurs forces. Elles proposent un Cyber Panorama : un « outil opérationnel pour guider les organisations vers des solutions souveraines ».

Sérieux déséquilibre

Cette initiative a été lancée le 9 décembre. Le Cyber Panorama recense ainsi 320 noms environ d’acteurs français proposant des solutions souveraines. Dans le communiqué, on peut lire que le projet est né du constat alarmant que les organisations européennes éprouvent des difficultés majeures à identifier des alternatives crédibles aux solutions extra-européennes, majoritairement américaines. Et pour cause : selon un rapport du Cigref en avril dernier, 83 % des achats de technologies en Europe se font auprès d’acteurs extra-européens.

L’outil sert plusieurs objectifs. D’abord, réduire certains risques, toujours les mêmes sur ce thème : dépendance critique à des technologies étrangères (essentiellement américaines), exposition non maitrisée aux risques liés à l’extraterritorialité juridique (dont le fameux Cloud Act) et vulnérabilité stratégique face aux tensions géopolitiques.

Ensuite, le Cyber Panorama peut être abordé sous l’angle économique : en achetant des produits européens, les capitaux restent en Europe. C’était le cœur du rapport du Cigref, qui abordait aussi les nombreux emplois que la réorientation créerait. Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust, insiste sur ce point : porter la part des achats purement européens à 30 % représenterait un chiffre d’affaires de 690 milliards d’euros d’ici dix ans, et jusqu’à 500 000 emplois.

Les acteurs sont déjà là

Le communiqué commun du CESIN et d’Hexatrust le clame haut et fort : l’Europe a déjà tout ce qu’il faut. Le problème majeur, pour les deux associations, est surtout que les organisations européennes ne savent pas qui sont ces acteurs. Le Cyber Panorama se propose donc de les recenser.

Le critère de souveraineté n’est pas expliqué dans le communiqué du Cyber Panorama. Selon le MagIT, qui assistait à la présentation, il est requis que le siège de l’entreprise et ses équipes de développement soient situés en France. Les cabinets de conseil, sociétés de services et intégrateurs ont été mis de côté. Sur le sujet du capital en revanche, les deux associations se seraient plus souples, acceptant qu’une part puisse provenir d’une société extra-européenne.

La structure de l’offre est fondée sur le NIST Cybersecurity Framework, référentiel largement utilisé venant des États-Unis. « Nous avons voulu opter pour une nomenclature qui parle à tout le monde », a déclaré Alain Bouillé, délégué général du CESIN. Elle établit six grandes fonctions : Gouverner, Identifier, Protéger, Détecter, Répondre et Récupérer. Chaque fonction est ensuite divisée en catégories plus spécifiques correspondant aux différents domaines de la cybersécurité (surveillance, sécurité des données, sensibilisation, etc.).

Pour l’instant, il s’agit d’une liste statique de noms. Prochainement, tout sera rassemblé au sein d’une interface web dynamique permettant de filtrer les acteurs selon ce que l’on cherche. Le CESIN et Hexatrust précisent que la liste sera régulièrement mise à jour, de sorte que les résultats devraient toujours être « frais ».

Une dimension européenne à venir

La liste des 320 acteurs est d’ailleurs présentée comme « une première étape ». Dans une future version, les deux associations ambitionnent d’ajouter les suites bureautiques et collaboratives, ainsi que les solutions de « Cloud de Confiance », dont les offres labellisées SecNumCloud, et Digital Workplace. Une nouvelle catégorie « Héberger » fera son apparition.

À plus long terme, l’outil devrait référencer les solutions européennes et devenir un outil utilisable par les autres. Les deux associations espèrent en outre que l’outil favorisera l’émergence d’une BITC (Base Industrielle et Technologique de Cybersécurité), équivalente numérique de la BITD (Base Industrielle et Technologique de Défense).

L’outil devrait avoir au moins le mérite d’accroitre la visibilité des acteurs mentionnés. Selon un baromètre publié en septembre (pdf) par Hexatrust et EY, 40 % des entreprises interrogées n’effectuent aucune veille des solutions françaises existantes.

Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

12 décembre 2025 à 07:58
Toi, toi et toi
Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

Le CESIN et Hexatrust lancent un panorama pour recenser les offres souveraines en matière de cybersécurité pour la France. La liste sera régulièrement mise à jour et devrait s’étendre à toute l’Europe.

Jamais la question de la souveraineté numérique n’a autant été débattue. Largement alimentée par l’attitude peu consensuelle de la Maison-Blanche depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine, elle revient constamment sur le devant de la scène. 

En juillet, nous avions rassemblé les principales pour en offrir une vue de synthèse. Fin octobre, la Cour des comptes fustigeait la mauvaise gestion de cette question, soulignant notamment le manque de cohérence dans les décisions gouvernementales. Mais le sujet est loin d’être nouveau : en octobre 2021, Jean-Paul Smets estimait déjà que la France avait « tout d’un pays colonisé ».

Dans ce contexte, le CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique) et Hexatrust, deux associations centrées sur la cybersécurité, ont uni leurs forces. Elles proposent un Cyber Panorama : un « outil opérationnel pour guider les organisations vers des solutions souveraines ».

Sérieux déséquilibre

Cette initiative a été lancée le 9 décembre. Le Cyber Panorama recense ainsi 320 noms environ d’acteurs français proposant des solutions souveraines. Dans le communiqué, on peut lire que le projet est né du constat alarmant que les organisations européennes éprouvent des difficultés majeures à identifier des alternatives crédibles aux solutions extra-européennes, majoritairement américaines. Et pour cause : selon un rapport du Cigref en avril dernier, 83 % des achats de technologies en Europe se font auprès d’acteurs extra-européens.

L’outil sert plusieurs objectifs. D’abord, réduire certains risques, toujours les mêmes sur ce thème : dépendance critique à des technologies étrangères (essentiellement américaines), exposition non maitrisée aux risques liés à l’extraterritorialité juridique (dont le fameux Cloud Act) et vulnérabilité stratégique face aux tensions géopolitiques.

Ensuite, le Cyber Panorama peut être abordé sous l’angle économique : en achetant des produits européens, les capitaux restent en Europe. C’était le cœur du rapport du Cigref, qui abordait aussi les nombreux emplois que la réorientation créerait. Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust, insiste sur ce point : porter la part des achats purement européens à 30 % représenterait un chiffre d’affaires de 690 milliards d’euros d’ici dix ans, et jusqu’à 500 000 emplois.

Les acteurs sont déjà là

Le communiqué commun du CESIN et d’Hexatrust le clame haut et fort : l’Europe a déjà tout ce qu’il faut. Le problème majeur, pour les deux associations, est surtout que les organisations européennes ne savent pas qui sont ces acteurs. Le Cyber Panorama se propose donc de les recenser.

Le critère de souveraineté n’est pas expliqué dans le communiqué du Cyber Panorama. Selon le MagIT, qui assistait à la présentation, il est requis que le siège de l’entreprise et ses équipes de développement soient situés en France. Les cabinets de conseil, sociétés de services et intégrateurs ont été mis de côté. Sur le sujet du capital en revanche, les deux associations se seraient plus souples, acceptant qu’une part puisse provenir d’une société extra-européenne.

La structure de l’offre est fondée sur le NIST Cybersecurity Framework, référentiel largement utilisé venant des États-Unis. « Nous avons voulu opter pour une nomenclature qui parle à tout le monde », a déclaré Alain Bouillé, délégué général du CESIN. Elle établit six grandes fonctions : Gouverner, Identifier, Protéger, Détecter, Répondre et Récupérer. Chaque fonction est ensuite divisée en catégories plus spécifiques correspondant aux différents domaines de la cybersécurité (surveillance, sécurité des données, sensibilisation, etc.).

Pour l’instant, il s’agit d’une liste statique de noms. Prochainement, tout sera rassemblé au sein d’une interface web dynamique permettant de filtrer les acteurs selon ce que l’on cherche. Le CESIN et Hexatrust précisent que la liste sera régulièrement mise à jour, de sorte que les résultats devraient toujours être « frais ».

Une dimension européenne à venir

La liste des 320 acteurs est d’ailleurs présentée comme « une première étape ». Dans une future version, les deux associations ambitionnent d’ajouter les suites bureautiques et collaboratives, ainsi que les solutions de « Cloud de Confiance », dont les offres labellisées SecNumCloud, et Digital Workplace. Une nouvelle catégorie « Héberger » fera son apparition.

À plus long terme, l’outil devrait référencer les solutions européennes et devenir un outil utilisable par les autres. Les deux associations espèrent en outre que l’outil favorisera l’émergence d’une BITC (Base Industrielle et Technologique de Cybersécurité), équivalente numérique de la BITD (Base Industrielle et Technologique de Défense).

L’outil devrait avoir au moins le mérite d’accroitre la visibilité des acteurs mentionnés. Selon un baromètre publié en septembre (pdf) par Hexatrust et EY, 40 % des entreprises interrogées n’effectuent aucune veille des solutions françaises existantes.

Reçu avant avant-hier

☕️ Windows on ARM : l’émulateur Prism prend en charge les instructions AVX et AVX2

11 décembre 2025 à 17:23

Le 5 décembre, Microsoft a déployé sans grand bruit une mise à jour pour l’ensemble des PC bâtis sur une puce Snapdragon X de Qualcomm, pour rappel au cœur de l’offre des ordinateurs Copilot+ de Microsoft.

Elle a apporté une nouvelle version à l’émulateur Prism, chargé de faire fonctionner les applications x86 sur des machines Arm en convertissant le code en arm64. Si ce composant fait globalement le travail, on retrouve bien sûr les limitations habituelles de ce type de technologie, dont des performances nettement plus faibles que pour des applications natives.

Certaines applications et jeux ne pouvaient en outre pas être installés. Ils réclament en effet des jeux d’instructions spécifiques, dont font partie AVX (Advanced Vector Extensions) et AVX2. Quand ils sont exploités, ils permettent une hausse significative des performances dans certains domaines, comme le traitement d’images, le rendu 3D, le codage vidéo ou encore les calculs scientifiques. Si AVX se concentrait sur les nombres en virgule flottante, les instructions AVX2 ont ajouté le support des entiers, élargissant d’autant plus le périmètre d’utilité.

Les instructions AVX sont arrivées en 2008 et ont donc eu largement le temps d’être supportées dans de nombreuses applications. Les jeux en font aujourd’hui un usage intensif. À tel point que beaucoup de ces programmes ne peuvent pas fonctionner sans.

C’est ce qu’a apporté la mise à jour de Prism, en plus d’extensions associées comme BMI, BFA et F16C. Microsoft cite le cas du séquenceur musical Ableton Live 12, qui affichait une erreur au lancement avec l’ancienne version de Prism. L’éditeur précise toutefois que l’application arrivera sous forme native dans le courant de l’année prochaine.

Microsoft précise que la nouvelle version a été déployée sur toutes les machines concernées, dès lors qu’elles ont au moins la version 24H2 de Windows 11, ce qui est en théorie le cas de tous les Copilot+. La nouvelle émulation est active par défaut pour les applications x86-64. Elle est coupée par défaut pour les applications 32 bits, mais peut être activée dans les paramètres de compatibilité.

☕️ Linux : l’environnement Cinnamon 6.6 disponible avec son nouveau menu principal

11 décembre 2025 à 11:30

L’équipe de Linux Mint a publié la version 6.6 finale de l’environnement Cinnamon, qui équipe par défaut la distribution populaire.

Le plus gros changement, qui avait été « teasé » par l’équipe au début du printemps, est un menu principal repensé. Il permet la configuration des emplacements et favoris, la bascule entre des icônes symboliques ou complètes (colorées) et embarque de nombreux changements visuels. Par exemple, le panneau latéral est plus large, les dossiers les plus courants y sont épinglés, les boutons d’alimentation (arrêt, déconnexion, verrouillage) sont placés en bas à gauche, etc.

Cinnamon 6.6 présente d’autres nouveautés. Par exemple, une simplification de la gestion des claviers physiques et virtuels avec un bouton pour changer rapidement de disposition, une meilleure visibilité des suggestions ou encore un effet de fondu quand le clavier virtuel apparait ou disparait.

Signalons aussi du neuf dans les Paramètres, avec notamment le nouveau panneau pour les informations système, l’arrivée du Thunderbolt ou encore la possibilité de définir manuellement les plages horaires pour les thèmes clairs et sombres. L’applet NetworkManager peut afficher plusieurs connexions VPN actives, Workspace Switcher peut ajouter des icônes aux fenêtres, Imprimante n’apparait que lors d’une impression, une jauge apparait quand on change le volume sonore, Alt+Tab n’affiche que les fenêtres présentes sur l’écran utilisé, les animations sont plus fluides, etc.

Cinnamon 6.6 sera l’environnement par défaut de la future version 22.3 de Linux Mint, nommée Zena. Elle doit arriver à la fin du mois ou début janvier. Pour les autres systèmes avec Cinnamon, la mise à jour de l’environnement dépendra de la philosophie de la distribution utilisée. Beaucoup ne changent pas de version majeure ou même intermédiaire avant la révision suivante. À noter que la version 6.6 est prête aussi bien pour l’édition standard de Linux Mint que pour LMDE, l’édition basée sur Debian.

Vibe coding : avec Devstral 2, Mistral vise la couronne de la rentabilité

11 décembre 2025 à 10:45
« Pas le top, mais pas cher »
Vibe coding : avec Devstral 2, Mistral vise la couronne de la rentabilité

Mistral part plus frontalement à l’assaut de Claude Code et autre ChatGPT Codex. La startup française a lancé ce 9 décembre deux modèles dédiés au développement, dont une version légère fonctionnant sur du matériel grand public.

Mistral a lancé en juin dernier son outil Code, dédié au vibe coding. La semaine dernière, elle présentait ses modèles Mistral 3, déclinés en de nombreuses variantes.

La licorne veut doubler la mise avec sa nouvelle génération Devstral 2 dédiée aux développeurs, plus particulièrement au fonctionnement autonome agentique. Elle lance également un outil en ligne de commande, Vibe CLI, pour faciliter l’automatisation du code par le langage naturel.

Mistral joue la rentabilité

La nouvelle famille Devstral 2 se compose de deux modèles, un grand et un petit, ouverts et sous licence libre (une version modifiée de la licence MIT pour le grand, Apache 2.0 pour le petit). Le grand, avec ses 123 milliards de paramètres, est mis en avant. Mistral annonce un score de 72,2 % sur le test SWE-bench Verified, ce qui le classe parmi les meilleurs modèles, devant Claude 4.5 Sonnet (70,60 %) et derrière Claude 4.5 Opus (74,40 %) et Gemini 3 Pro (74,20 %). Sur le site du test, les scores des modèles Devstral 2 ne sont pas encore présents.

Mistral braque surtout les projecteurs sur la rentabilité de son modèle. Elle le présente comme « jusqu’à 7 fois plus rentable que Claude Sonnet pour des tâches réelles ». En outre, le modèle est actuellement gratuit via l’API Mistral. Après cette période de grâce, la tarification sera de 0,40 dollar par million de jetons en entrée et de 2 dollars en sortie. C’est d’ailleurs de là que vient la comparaison avec Sonnet, puisque la tarification de ce dernier est respectivement de 3 et 15 dollars.

Devstral 2 peut fonctionner localement, mais Mistral recommande quand même la présence d’au moins quatre puces H100 pour son déploiement. Sa fenêtre de contexte est de 256 000 jetons. « Devstral 2 permet d’explorer les bases de code et d’orchestrer les modifications sur plusieurs fichiers tout en maintenant un contexte au niveau de l’architecture. Il suit les dépendances du framework, détecte les défaillances et réessaie avec des corrections – résolvant des défis comme la correction de bugs et la modernisation des systèmes hérités. Le modèle peut être affiné pour prioriser des langages spécifiques ou optimiser pour de grandes bases de code d’entreprise », indique Mistral dans son communiqué.

Crédits : Mistral

Petit pimousse

Cependant, c’est bien Devstral 2 Small qui a attiré le plus l’attention. Il dispose de 24 milliards de paramètres et affiche, selon Mistral, un score de 68 % sur SWE-bench Verified. Lui aussi est pour l’instant disponible gratuitement via l’API. Après quoi, la tarification sera de 0,10 dollar par million de jetons en entrée et 0,30 dollar en sortie. Là aussi, la fenêtre de contexte est de 256 000 jetons. La communication de Mistral sur ce petit modèle est claire : il n’égale pas les gros modèles, mais il est 28 fois plus petit que DeepSeek 3.2.

Devstral 2 Small a attiré rapidement les commentaires, et pour cause : son installation locale peut se faire sur du matériel accessible au grand public. Une recherche « devstral » sur X montre rapidement un grand nombre de publications louant les résultats obtenus pour un modèle local. Dogac, par exemple, a testé les modèles dans un benchmark personnalisé et retrouve globalement les résultats donnés par Mistral. D’autres, comme N8Programs et Thadée Tyl, louent ses performances. Ce dernier affirme que Devstral 2 devient le meilleur modèle pour le développement sous la barre des 150 milliards de paramètres, et que Devstral 2 Small fait presque jeu égal avec Magistral 1.2 sans posséder de capacités de raisonnement.

Dans l’ensemble, les résultats obtenus par les deux modèles vont dans le sens de ce que nous déclarait récemment Horacio Gonzalez (Clever Cloud). Pour le responsable, on pouvait être optimiste sur les modèles locaux et open source, car leur progression est tout aussi rapide – même avec un décalage – que les modèles fermés en ligne. Une progression suffisante pour ne pas avoir à craindre une trop grande dépendance limitée à quelques gros acteurs du domaine.

Mistral Vibe CLI

Mistral a profité de son annonce pour lancer un nouvel outil, nommé Vibe CLI, également sous licence Apache. Il s’utilise en ligne de commande, similaire à des produits concurrents comme Claude Code et OpenAI Codex. Vibe CLI sert à interagir avec les modèles Mistral dans un terminal, avec des capacités d’analyse de structure de fichiers, de modifications sur plusieurs fichiers, de commandes shell, de recherche de code ou encore de contrôle de version.

Mistral insiste en particulier sur la prise en charge d’un « contexte conscient » du projet. La structure des fichiers et le statut Git sont ainsi analysés automatiquement. L’entreprise assure que le raisonnement se fait sur l’ensemble des fichiers et pas uniquement celui en cours d’édition. L’historique est décrit comme persistant, avec autocomplétion et thèmes personnalisables.

Crédits : @cedric_chee

« Vous pouvez exécuter Vibe CLI de manière programmatique pour le scripting, désactiver l’auto-approbation pour l’exécution de l’outil, configurer des modèles locaux et des fournisseurs via un simple config.toml, et contrôler les permissions des outils pour correspondre à votre flux de travail », indique Mistral, confirmant que son outil fonctionne avec des installations locales de ses modèles.

Sur le fonctionnement en ligne, certains notent des latences, conséquence probablement du lancement frais. D’autres ont testé Mistral Vibe en local avec le modèle Devstral 2 Small, comme N8Programs sur un Mac équipé d’une puce M3 Max. Le nombre de cœurs n’est pas précisé, mais la puce en contient au moins 14 sur la partie CPU et 30 sur la partie GPU. On trouve également des avis plus nuancés, notamment sur les performances de Devstral 2, avec des bons et mauvais points.

☕️ La Linux Foundation accouche d’une nouvelle fondation, cette fois pour les agents IA

10 décembre 2025 à 11:25

La fondation Linux a cessé depuis longtemps d’être centrée sur Linux. Elle est aujourd’hui un vaste parapluie regroupant un nombre croissant de fondations « filles ». La Linux Foundation gère aujourd’hui plus de 900 projets, dont des briques très utilisées comme PyTorch, le noyau Linux, Xen ou encore l’architecture RISC-V.

Une nouvelle fondation fille a rejoint le clan : l’Agentic AI Foundation (AAIF). Objectif : façonner la manière dont les agents interagissent en s’assurant que tout le monde respecte un ensemble commun de règles.

La fondation accueille des « contributions fondatrices de projets techniques de premier plan », dont bien sûr le protocole MCP, créé par Anthropic et qui s’est rapidement imposé comme un standard. Il permet pour rappel aux agents d’exposer leurs capacités afin qu’ils puissent se reconnaitre et communiquer entre eux. Sont également présents le framework Goose de Block (Square, Cash App, Afterpay, TIDAL…) et la norme de facto AGENTS.md créée par OpenAI (l’équivalent d’un README pour les agents).

Des textes partent de trois groupes de personnes pour en faire un quatrième au-dessus d'eux.
Yasmine Boudiaf & LOTI / Better Images of AI / CC-BY 4.0

Sans trop de surprise, les membres Platinum (ceux apportant la plus grosse contribution financière) sont surtout les ténors du domaine : Amazon Web Services, Anthropic, Google, Microsoft et OpenAI. Mais on note aussi la présence de Bloomberg et de Cloudflare. Ce dernier y voit peut-être une manière de « réguler » ce domaine de l’intérieur, après avoir pesté plusieurs fois contre le comportement de certains acteurs, en particulier Perplexity. Parmi les membres Gold, on trouve nombre d’acteurs majeurs de la tech comme IBM, Oracle, Ericsson, Cisco, JetBrains ou encore SAP.

« L’avènement de l’IA agentique représente une nouvelle ère de prise de décision autonome et de coordination entre les systèmes d’IA qui transformera et révolutionnera des industries entières. L’AAIF offre une base neutre et ouverte pour garantir que cette capacité critique évolue de manière transparente, collaborative et de manière à favoriser l’adoption des principaux projets d’IA open source. Ses projets inauguraux, AGENTS.md, Goose et MCP, posent les bases d’un écosystème partagé d’outils, de standards et d’innovations communautaires », déclare la fondation dans son communiqué.

L’AAIF ajoute que dans le cadre de cette annonce, Obot.ai (membre Silver) a transmis à la fondation le patronage de ses évènements MCP Dev Summit et son podcast. Le prochain sommet aura lieu les 2 et 3 avril 2026 à New York. La fondation en profite pour ouvrir l’appel à interventions, l’inscription et les parrainages pour l’évènement.

☕️ Apple et Google vont fluidifier la transition entre appareils iOS et Android

10 décembre 2025 à 09:47

Google diffuse depuis hier soir aux testeurs intéressés une nouvelle version Canary d’Android. Cette mouture, estampillée 2512 et potentiellement (très) instable, intègre plusieurs améliorations d’interface et nouvelles fonctions. Par exemple, des modifications liées à la cohérence graphique de l’interface, quelques nouvelles icônes, des animations plus rapides, etc.

La mise à jour inclut cependant une nouveauté faisant le tour des médias : une nouvelle fonction permettant de passer plus facilement d’un iPhone vers Android, dès l’assistant de configuration initial. Et il ne s’agit pas d’un « hack » comme la récente compatibilité avec AirDrop diffusée par Google, mais du résultat d’un travail commun des deux entreprises.

On manque encore de détails sur la fonction, mais elle comprend a priori les données et réglages d’applications, les réglages des notifications ainsi que les paramètres clés dans les réglages du système. Cette passation d’informations se fait au niveau du système et n’a pas besoin d’une application dédiée.

Cette fonction n’est disponible pour l’instant que pour les smartphones Pixel de Google et devrait être diffusée en version stable au cours d’une prochaine mise à jour trimestrielle. 9to5Google, à l’origine de l’information, indique cependant que l’accord se fait dans les deux sens : Apple va également proposer un processus équivalent dans iOS, pour reprendre les mêmes informations depuis un Pixel. La fonction serait ajoutée lors d’une prochaine bêta du cycle d’iOS 26, dans la version 26.3 ou 26.4 probablement.

L’ajout signale une détente progressive chez Apple, contrainte et forcée de s’ouvrir, que ce soit par la régulation (notamment en Europe) ou par pression populaire. Après avoir remporté la bataille sur le support du RCS dans iOS, Google a habilement lancé son support d’AirDrop, Apple se retrouvant « coincée » par une annonce en grande pompe, sous l’œil des régulateurs, dont une Commission européenne assumant le bras de fer.

☕️ Firefox 146 supporte la mise à l’échelle fractionnée pour Wayland

9 décembre 2025 à 16:31

La nouvelle mouture de Firefox apporte plusieurs évolutions notables. L’une des plus importantes est l’arrivée de la mise à l’échelle fractionnée pour Wayland. Dans les grandes lignes, c’est l’ensemble de l’affichage qui devrait être plus efficace et réactif sur les sessions Wayland. Un changement important, qui réjouit particulièrement Michael Larabel, de Phoronix.

Firefox 146 présente d’autres améliorations sous le capot. La version Mac contient ainsi désormais un processus GPU dédié, qui servira pour WebGPU, WebGL ainsi que le propre moteur WebRender du navigateur. Mozilla indique dans les notes de version que cet ajout permettra de redémarrer silencieusement le processus GPU en cas d’erreur fatale, plutôt que d’entrainer un plantage du navigateur. Sous Windows, le support de l’ancienne API Direct2D est supprimé (il reste disponible dans la version ESR).

Mozilla a également ajouté un système de sauvegarde sous Windows, à destination en particulier des personnes sous Windows 10. En plus du service de synchronisation habituel, Firefox peut maintenant lancer une sauvegarde une fois par jour. Le fichier comprend notamment les favoris et mots de passe, avec possibilité d’y glisser d’autres catégories de données. Il peut aussi être protégé par un mot de passe et est alors chiffré. Ce fichier peut ensuite servir pour une installation neuve du navigateur, y compris sur un autre appareil.

Parmi les autres nouveautés, signalons la disponibilité des Firefox Labs pour l’ensemble des utilisateurs, l’arrivée dans l’Union européenne d’un widget météo pour la page Nouvel onglet, une nouvelle version de la bibliothèque graphique Skia pour améliorer les performances et la compatibilité, ou encore le masquage automatique des propriétés CSS inutilisées dans l’Inspecteur pour réduire l’encombrement.

Enfin, Firefox 146 corrige treize failles de sécurité, dont cinq de gravité élevée.

Infomaniak, nouvel acteur sur la scène des chatbots avec Euria

9 décembre 2025 à 16:17
« L’Europe doit investir »
Infomaniak, nouvel acteur sur la scène des chatbots avec Euria

Infomaniak vient de lancer son IA maison. L’entreprise suisse insiste particulièrement sur la dimension souveraine, sécurisée et autonome de son infrastructure, ainsi que sur la récupération de la chaleur générée pour chauffer des logements à Genève.

Infomaniak se présente comme un nouvel acteur dans la cour rapidement grandissante des fournisseurs de solutions IA. Le produit se nomme Euria, un chabot qui entre en concurrence directe avec ChatGPT, Claude et autre Mistral. Le nom est d’ailleurs l’acronyme de « Éthique, Universelle, Responsable, Indépendante et Autonome ». Après un lancement discret en juin dans kDrive, le chatbot prend ses aises.

Un modèle freemium et une tarification agressive

Le nouveau service est disponible via une page web, ou par l’application mobile sur Android et iOS. Comme souvent avec les chatbots, on trouve une version gratuite pour répondre aux questions, bloquée une fois un palier atteint (ce point n’est pas clairement précisé). Après quoi, il faudra l’une des formules payantes de la kSuite (à partir de 19 euros par an).

On note d’ailleurs qu’Infomaniak n’a pas créé de formule payante spécifique pour son nouveau service. On peut en outre utiliser Euria sans créer de compte, mais le chatbot en réclamera rapidement un après quelques requêtes (trois dans notre cas). On note dans l’ensemble des réponses assez rapides.

Euria est multimodal. Les demandes peuvent être faites textuellement ou par la voix, on peut lui envoyer des documents et autres fichiers, lui demander des transcriptions audio, d’interpréter des tableaux et autres graphiques, de lancer des recherches sur le web ou encore des raisonnements plus complexes. Infomaniak explique que le raisonnement et la recherche web sont utilisés automatiquement en fonction du contexte, mais on peut forcer la recherche en la demandant explicitement au chatbot. Des évolutions sont déjà prévues, dont la génération d’images, des agents et de la mémoire pour le contexte.

Infomaniak promet le respect des données

Côté sécurité et confidentialité, Infomaniak assure que des chiffrements sont appliqués « à toutes les étapes ». Il faut comprendre pendant le transport et au repos, mais Infomaniak peut accéder aux données sur ses serveurs. Point important, l’entreprise ajoute que les données traitées ne sont jamais utilisées « pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle, établir des profils ou alimenter des systèmes tiers ».

Un mode éphémère est proposé pour aller plus loin, l’entreprise assurant alors qu’aucune trace n’est laissée et que rien ne peut être récupéré, y compris par Infomaniak. Tous les traitements ont lieu dans le datacenter D4 situé en Suisse, inauguré en début d’année.

Des modèles open source

Infomaniak n’a cependant pas développé de modèle maison. À la place, l’entreprise se sert de plusieurs modèles open source. Si l’annonce n’en parle pas, l’entreprise nous a répondu, par la voix de Thomas Jacobsen, son responsable communication et marketing : elle se sert de Mistral (Small 3.2) pour les images, Qwen3 (Alibaba) pour la partie texte, et de Whisper d’OpenAI pour l’audio.

« Notre stack évolue en permanence afin d’intégrer les meilleurs modèles open source disponibles au moment où ils deviennent pertinents. Nous contribuons et suivons de près l’évolution d’Apertus, et nous étudions déjà la possibilité d’adopter le prochain modèle de Mistral. Dans nos choix technologiques, l’impact écologique joue également un rôle essentiel : nous cherchons systématiquement le meilleur compromis entre performance et consommation de ressources »

Infomaniak en profite pour lancer un cri d’alarme à ce sujet : « À ce jour, aucun des modèles les plus performants n’est européen. Ce constat doit nous interpeller : l’Europe doit investir pour rattraper son retard et bâtir ses propres modèles d’IA souverains, éthiques et neutres en carbone. Plus les utilisateurs choisiront des acteurs locaux, plus nous aurons les moyens de construire cette indépendance technologique », a déclaré Marc Oehler, CEO d’Infomaniak.

Enfin, Infomaniak met en avant l’aspect écologique de son datacenter, utilisé par Euria, dont la chaleur est récupérée et réinjectée dans le réseau de chauffage urbain. L’objectif est d’atteindre la pleine puissance en 2028 et alors de chauffer jusqu’à 6 000 logements à Genève en hiver, de fournir jusqu’à 20 000 douches chaudes par jour et ainsi d’éviter la combustion de 3 600 tonnes de CO₂ en gaz naturel.

☕️ Pub : Meta laissera le choix aux utilisateurs européens de partager moins de données

9 décembre 2025 à 09:22

Le contentieux entre Meta et la Commission européenne va déboucher sur un important changement. À partir du mois prochain (la date exacte reste à définir), Meta laissera le choix aux utilisateurs de l’Union européenne entre partager ses données personnelles pour obtenir des publicités ciblées et en partager moins pour des publicités plus génériques.

Le changement a été annoncé par la Commission européenne ce 8 décembre. Elle « reconnaît l’engagement de Meta à proposer aux utilisateurs de l’UE un choix alternatif de services Facebook et Instagram qui leur proposeraient des publicités moins personnalisées, afin de se conformer à la loi sur les marchés numériques (DMA). C’est la première fois qu’un tel choix est proposé sur les réseaux sociaux de Meta ».

Comme le rappelle la Commission, cette décision fait suite à la condamnation de Meta à une amende de 200 millions d’euros en avril dernier pour avoir enfreint le DMA.

En cause, la formule « Consentez ou payer », qui réclamait de payer pour supprimer les publicités personnalisées. C’était la réponse de Meta à l’obligation de laisser le choix sur le traitement des données personnelles pour personnaliser les publicités. Or, ces formules payantes (et rapidement onéreuses) ne répondaient pas aux exigences européennes, car elles ne garantissaient pas que les données personnelles n’étaient pas traitées, uniquement que les publicités n’apparaissaient plus.

Ces abonnements ne semblent pas avoir été populaires en Europe. En mai, The Verge rapportait ainsi le témoignage de l’un des responsables de Meta, John Hegeman. Selon lui, les internautes européennes n’avaient montré qu’un « très faible intérêt » pour ces formules, seuls 0,07 % des utilisateurs ayant choisi de payer.

La Commission rappelle cependant que l’enquête n’est pas close pour autant. Une fois ce changement en place, « la Commission sollicitera des retours et des preuves de Meta et d’autres parties prenantes concernées sur l’impact et l’adoption de ce nouveau modèle publicitaire ». Et de rappeler que les utilisateurs « doivent avoir un choix complet et efficace, ce qui est leur droit au titre de la DMA ».

Derrière la récente panne Cloudflare, une mesure de protection contre la faille React

8 décembre 2025 à 09:13
Derrière la récente panne Cloudflare, une mesure de protection contre la faille React

Deux semaines après une grande panne de plusieurs heures, Cloudflare a de nouveau rencontré un problème de configuration, aboutissant à une coupure de 25 min de ses services. La faute serait relative à un changement intervenu pour combattre l’exploitation de la faille dans React.

Cloudflare a connu une panne majeure le 5 décembre 2025 qui a duré environ 25 minutes, entre 09h47 et 10h12, heure française. L’incident a affecté environ 28 % du trafic HTTP total transitant par son réseau, provoquant des erreurs HTTP 500 pour les clients concernés.

Protection lourde

La faute à un bug logiciel déclenché lors du déploiement d’une protection contre la vulnérabilité CVE-2025-55182 affectant React Server Components. Pour contrer cette faille critique (score CVSS de 10/10), Cloudflare a en effet créé de nouvelles règles dans son WAF (Web Application Firewall) et augmenté la taille du buffer d’analyse des requêtes HTTP de 128 ko à 1 Mo pour protéger ses clients utilisant Next.js.

Durant le déploiement de cette augmentation, un outil interne de test a généré des erreurs. L’équipe a alors décidé de le désactiver via son système de configuration globale, qui propage rapidement (« en quelques secondes ») les changements sur l’ensemble du réseau.

Cette modification a exposé un bug latent dans le proxy FL1 (une ancienne version). Le code Lua contenait une erreur de type « nil pointer » lors du traitement des règles du WAF avec action « execute » lorsque celles-ci étaient désactivées via le killswitch. Seuls les clients utilisant le proxy FL1 avec le Cloudflare Managed Ruleset déployé ont été touchés. Ce type d’erreur n’aurait pas pu se produire avec FL2, le nouveau proxy écrit en Rust, affirme Cloudflare.

Cloudflare se concentre sur les correctifs

Cet incident survient seulement deux semaines après une autre panne majeure le 18 novembre 2025. Cloudflare reconnaît que les modifications de sécurité promises après cette première panne n’ont pas encore été complètement déployées.

L’entreprise s’engage à publier cette semaine un plan détaillé des projets de résilience en cours, incluant des diffusions progressives améliorées avec validation automatique de la santé des services, des capacités de rollback rapide et une logique « fail-open » pour éviter que les erreurs de configuration ne bloquent le trafic. En attendant, tous les changements sur leur réseau sont mis en pause.

☕️ La distribution GLF OS reçoit une importante mise à jour, baptisée Phoenix

5 décembre 2025 à 17:33

GLF OS, dont nous avions suivi le lancement début septembre, est une distribution Linux française spécialisée dans le jeu vidéo. Alors que les lignes commencent à bouger dans cet univers sous l’impulsion d’un Windows 10 privé de support et d’une couche d’émulation Proton ayant prouvé son efficacité, l’équipe derrière GLF OS vient de lancer une mise à jour importante.

La nouvelle mouture, nommée Phoenix, intègre le noyau Linux 6.17 et met à jour bon nombre de composants internes, dont GNOME 49.1 et KDE Plasma 6.5. Mesa passe en version 25.2.3, amenant le support de FSR4 pour les cartes AMD et Intel, ainsi qu’une meilleure stabilité pour les jeux AAA avec Proton. La distribution intègre également les pilotes NVIDIA 580.105, avec à la clé une meilleure prise en charge des GPU récents et des correctifs pour Wayland.

Plusieurs changements internes importants sont en outre à signaler. Le gestionnaire de démarrage Grub a été remplacé par systemd-boot, « garantissant l’installation de GLF OS sur un maximum de machines ». Un correctif pour l’hibernation de la machine a été implémenté, de même que la compatibilité avec le Stream Deck d’Elgato. Plusieurs extensions GNOME ont été ajoutées, comme Dash to panel, Openbar et Rounded Window Corner. Les miniatures pour les vidéos font également leur apparition dans Nautilus.

Pour les personnes souhaitant installer la version Studio, on note un temps d’installation fortement réduit. Cette variante intègre en effet plusieurs applications spécifiques, dont DaVinci Resolve, qui était compilée au dernier moment. Cette étape a été déplacée côté serveurs, aboutissant à une durée d’installation qui peut être réduite d’un facteur allant jusqu’à 6. Ce fonctionnement concerne d’ailleurs d’autres composants, comme les pilotes NVIDIA, réduisant le temps d’installation de toutes les versions, même si DaVinci était de loin le plus « gros caillou », comme nous le confirme Vinceff, fondateur du projet.

GLF OS est pour rappel développé sur la base de NixOS et est donc un système immuable. Une notification signale aux utilisateurs que des mises à jour sont en attente d’un redémarrage pour être appliquées.

Proxmox lance enfin son Datacenter Manager pour centraliser les opérations de gestion

5 décembre 2025 à 17:20
Là ! Une porte !
Proxmox lance enfin son Datacenter Manager pour centraliser les opérations de gestion

La société autrichienne Proxmox vient de lancer la première version finale de son Datacenter Manager. Le composant était attendu, car il permet de centraliser de nombreuses opérations de gestion et de garder une vue d’ensemble sur les infrastructures Proxmox VE. Dans un contexte tendu par le rachat de VMware par Broadcom, le nouveau produit pourrait offrir une porte de sortie aux entreprises.

Dans son communiqué publié hier soir, Proxmox reconnait volontiers qu’il manquait une brique essentielle dans son offre : « Gérer des centres de données en pleine croissance, répartis sur plusieurs sites ou clusters, présente constamment des défis majeurs pour les entreprises et les équipes. L’absence de supervision globale, des indicateurs fragmentés et la nécessité d’effectuer manuellement des opérations complexes dans divers environnements peuvent rapidement entraîner des inefficacités et une plus grande susceptibilité aux erreurs ».

Le nouveau Datacenter Manager est donc une réponse à cette problématique. Il joue le rôle d’agent de liaison entre les nœuds et clusters individuels et propose une vue unifiée.

Cap sur la centralisation et le pilotage

PDM, pour Proxmox Datacenter Manager, propose ainsi un tableau de bord pour avoir un œil sur les principales informations. Le tableau affiche ainsi l’état de santé des clusters Proxmox VE et instances Backup Server, agrège l’utilisation critique des ressources (CPU, mémoire et entrées/sorties pour le stockage), fournit une vue des KPI (key performance indicators) et indicateurs de performances, avec une promesse de vision immédiate des goulots et autres problèmes. Les données sont mises en cache, pour que le dernier état connu reste accessible.

Ce dashboard général peut être accompagné d’autres tableaux personnalisés, pour cibler une partie spécifique de la structure, ou des indicateurs particuliers. Le contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) permet d’accorder des accès à ces vues personnalisées sans fournir pour autant un accès aux machines virtuelles ou aux hôtes.

Migration à chaud des machines virtuelles

Autre capacité attendue, la possibilité de migrer à chaud des machines virtuelles d’un cluster à un autre, facilitant notamment les opérations de maintenance. La même interface centrale permet de réaliser d’autres opérations comme le démarrage, l’arrêt ou la configuration des machines virtuelles, conteneurs et autres ressources de stockage. Là encore, le RBAC permet d’octroyer des permissions spécifiques à des utilisateurs et de centraliser les historiques et journaux, par exemple à des fins d’audits.

Et tant qu’à y être, PDM propose d’autres fonctions, notamment un moteur de recherche décrit comme « très puissant » et inspiré de ce que l’on trouve déjà dans Elastic Search et GitHub, surtout pour filtrer et trouver des ressources. Datacenter Manager prend également en charge le réseau défini par logiciel (SDN) et centralise les mises à jour dans un panneau dédié.

Proxmox Datacenter Manager est basé sur la distribution Debian 13.2, avec un noyau Linux 6.17 et le support de ZFS 2.3. L’éditeur ajoute que sa pile logicielle centrale est écrite en Rust et que l’interface (en responsive) fournit « une expérience utilisateur optimale ». Les images ISO sont disponibles depuis le site officiel. Pour rappel, les produits sont gratuits, mais l’entreprise vend des abonnements incluant notamment le support technique.

Une porte de sortie ?

Depuis le rachat de VMware par Broadcom, la situation s’est crispée pour de nombreux clients autour de la virtualisation. Des plaintes ont été déposées et une partie des entreprises cherche à briser sa dépendance aux produits VMware en regardant vers la concurrence. Proxmox fait partie des solutions envisagées, mais l’absence d’une solution pour centraliser la gestion de nombreux nœuds était un frein.

Chez moji (la société ayant racheté Next il y a un peu plus de deux ans), le SRE (Site Reliability Engineer) Alexandre Gliganic nous indique que le produit est testé depuis les premières versions alpha et que les nouvelles fonctions font la différence, notamment le tableau de bord unifié. L’entreprise se sert largement de Proxmox depuis plusieurs années.

« Pour moi, une des fonctionnalités les plus fortes, c’est la migration live inter-clusters. Avant, pour migrer une VM du cluster A vers le cluster B, il fallait passer par une migration à froid via le système de backup Proxmox (PBS), ou utiliser des commandes QEMU (pas très user-friendly pour la plupart des gens). Avec PDM, on ajoute simplement les deux clusters au système, on sélectionne la VM et on clique sur “migrer” vers le cluster cible. Et ça fonctionne directement », s’enthousiasme l’ingénieur.

Il met également en avant les tableaux de bord personnalisés : « On peut créer des dashboards personnalisés en fonction des rôles assignés aux utilisateurs PDM. C’est très pratique. Par exemple, pour que l’équipe support voie les métriques des clusters clients, mais pas celles des clusters internes ».

« Ce qui est intéressant avec PDM, c’est qu’on retrouve enfin une logique de gestion globale qui manquait à l’écosystème Proxmox, un peu comme ce que beaucoup d’équipes infra ont toujours eu avec des plateformes comme vCenter dans le monde VMware/ESXi », ajoute Alexandre Gliganic.

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